vendredi 16 janvier 2015

2 - Surprenante Delhi...


Photos Hélène Gros, Fabienne Lavesque - Texte Henry Lavesque


A notre grande surprise, au petit matin, c'est un brouillard froid et épais qui nous accueille à la sortie de l'aéroport «Indira Gandhi» à New Delhi.
 Notre guide, Kamlendra nous attend patiemment, pancarte à la main. Premier contact avec l'Inde, ce pays si grand, qu'il est appelé sous-continent. Notre mini bus s'ébranle, et pénètre ce brouillard matinal qui ne s'évaporera qu'en toute fin de matinée. Coincés dans notre premier embouteillage «Delhien», une constatation s'impose : les Indiens sont de véritables mélomanes. Ils utilisent un seul instrument : le klaxon. Cette «symphonie cacophonique» les accompagne constamment sur les grandes artères engorgées de la capitale. Autobus, camions, voitures, motos, tuk-tuks, rickshaws, tout le monde y va, bord à bord, dans un joyeux tintamarre d'où, nous semble-t-il, n'émerge aucun cri, aucune contestation. On signale sa présence de son avertisseur sonore et l'on s'impose à l'autre, tout naturellement. Deuxième qualité que semble posséder tout indien motorisé, c'est une vision immédiate de ce qui passe ou qui ne passe pas. Les conducteurs ont le compas dans l’œil, et tout se joue parfois au millimètre près. Pourtant cela passe toujours.
Notre escapade en rickshaw, dans le milieu de l'après-midi à travers les petites ruelles marchandes animées du vieux Delhi, ne fera que confirmer cette impression première. «Incredible India» !

En plein cœur du bazar du Vieux Delhi, nous faisons la visite de la mosquée «Jama Masjid», érigée au 17ème, siècle sur ordre de l'Empereur Moghol Shah Jahan «roi du monde», celui-là même qui fera construire le fameux Taj Mahal. Pour y entrer, il faut bien entendu se déchausser. Un vêtement long et ample est prêté aux visiteuses étrangères, ce qui les fait passer «inaperçues» ! Ce qui frappe, dès que l'on pénètre dans la grande cour, c'est la sobriété de l'imposant édifice. Posée sur un promontoire, la mosquée de grès rouge s'articule en une parfaite symétrie du pur style architectural Moghol. Le décor, volontairement épuré, en fait un lieu où seule la prière parait avoir sa place. Sur l'un des piliers, une inscription inscrite en persan, dit d'ailleurs ceci : «S'il est un paradis sur terre, il se trouve ici».

Une des sorties de la mosquée donne directement accès à une rue marchande de la vieille ville. L'effervescence produit par les allées et venues des rickshaws, transportant ou livrant mille marchandises, tranche avec la sérénité et le calme de l'intérieur de la mosquée. Les ruelles entrelacées se rétrécissent ou s'élargissent au gré des étals, des attroupements créés par des rencontres et des conversations spontanées, des gros cartons attendant là qu'on les emportent, ou par des touristes le nez en l'air, ébahis par les entrelacements suspects des fils électriques. Tout ici respire le commerce, l'échange, le va et vient. Vissés sur le siège de notre rickshaw, nous nous délectons de cette atmosphère, et passons en revue les petites boutiques aux empilages des plus fragiles. Le conducteur de notre engin, nous transporte avec aisance et adresse, jusqu'au point final de notre balade, toujours souriant. Drôle de boulot !
La balade se termine par une halte devant le fort rouge «Lal qila», édifié au 17ème siècle (également par Shah Jahan et dont les grandes murailles en grès rouge, s'étendent sur près de deux kilomètres. La brume lointaine, ajoutée aux nuages de poussière et de pollution, recouvre peu à peu cette gardienne fortifiée de la ville.

Nous reprenons notre route en empruntant la voie royale «Rajpath», marquée à l'une de ses extrémités par «l'India Gate» (Arc de triomphe), et à l'autre, par le «Rashtrapati Bhawan» (ancienne résidence du vice-roi Anglais, aujourd'hui devenue résidence présidentielle).

Notre guide nous fait la surprise de nous amener voir le mausolée de Gandhi, le Bapu de l'Inde, «père de la nation» Un lieu simple, linéaire, où nous croisons de jeunes et joyeuses collégiennes, en uniformes colorés, venues très certainement compléter leurs cours d'histoire. Les gens se promènent plus qu'ils ne défilent autour du lieu où le Mahatma fut incinérer. L'endroit ressemble au personnage que l'on nous a décrit. Sobre, il va à l'essentiel, sans le moindre artifice. Ici, pour celui qui a rassemblé et guidé le peuple dans sa lutte pour la liberté, une flamme brûle, éternellement.

Le dernier détour de cette première journée passe par le «temple du lotus». Etrange lieu où l'on défile pied nu, sur une seule ligne comme le répéteront les personnes chargées du maintien de l'ordre. Gentiment, mais sûrement. Après une courte attente, on débouche dans une immense salle bétonnée qui peut recevoir jusqu'à douze mille fidèles dans laquelle silence et méditation sont les règles premières. Un flot incessant de visiteurs nous précède, et nous suit. Temple en forme de fleur de lotus voué au «Bahaïsme», une religion indépendante dont nous n'avions jamais entendu parler. Vraiment un étrange lieu !

Une première journée indienne, prélude à la rencontre d'un univers à des années lumière de celui dans lequel nous vivons et de mille découvertes...

A suivre...

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