lundi 28 septembre 2015

10 - Dernier jour du voyage

Ce matin, le ciel est gris et bas. La pluie annoncée ne devrait plus tarder sur Ouarzazate. Certains d'entre nous, se sont levés très tôt, pour aller observer les oiseaux, près du lac. Une courte promenade matinale qui démarre à partir de la chambre d'hôte, pour bien ouvrir l’appétit du petit déjeuner. 
La matinée s'achève lorsque nous nous rendons dans le centre ville. Nous croisons de nombreux écoliers et écolières qui rentrent de l'école, par petits groupes. Aujourd'hui, c'est la rentrée des classes dans le pays. Nous errons dans les petites ruelles, et dans le labyrinthe du souk local. Petites lampes en fer forgé, chechs, plat à tajine et poteries, babouches....... les derniers dirhams s'envolent avec les derniers achats. La pluie soutenue vient tout à coup mettre fin à nos déambulations. Une pluie qui est la bienvenue pour la région, car elle était devenue rare, et annonciatrice d'une renaissance des fleurs pour la fin du mois de septembre et du début de celui d'octobre, dans les dernières chaleurs de l'année. Un spectacle qualifié de magique par les habitants, surtout pour les fleurs du désert.

Demain, jour de retour, nous prendrons l'avion où nous l'avons laissé, à Marrakech, après une parenthèse Marocaine bien reposante. Nous emportons avec nous, ces couleurs d'ocre des murs de kasbahs, des dunes du désert, des sentiers poussiéreux... le sourire amical des marocains et le regard perdu de ce petit nomade courant à perdre haleine vers les grosses voitures traversant sa vallée. A deux heures d'avion de nos vies confortables, notre monde affiche ses différences. Il est bon et crucial de voyager pour en prendre pleinement conscience.

dimanche 27 septembre 2015

9 - La marche aux jardins de Tiffoultoute

Après notre longue route de la journée précédente, et les bons repas accumulés, il était nécessaire, aujourd'hui, de faire de l'exercice et de partir marcher. En fin de matinée, les plus courageux d'entre nous se font déposer à quelques kilomètres de la ville, pour rejoindre le cœur de la cité par un sentier cheminant le long des jardins, et des petits ruisseaux d'arrosage. Nous y croisons des sportifs faisant leur jogging, des paysans guidant de petits ânes chargés de fourrage, des familles écoutant de la musique autour d'un pique-nique, et même un petit couple d'amoureux, qui nous dépassera un peu plus tard, lui, au guidon de sa mobylette pétaradante, et elle, assise sur le porte bagage, bras enroulés autour de la taille du pilote. Une bien jolie image que l'on retrouve partout dans le monde. Deux heures plus tard, nous finissons par apercevoir les premiers toits de Ouarzazate. Nous entrons dans la ville, pour profiter des boutiques encore ouvertes. Les achats des derniers jours sont au programme, avant d'envisager l'idée d'un retour vers la France.

Au menu du soir, potage aux potirons, petites boulettes à la viande et aux herbes en sauce tomate, avec aubergines et haricots verts. Une délicieuse tarte aux citrons accompagne le thé, avant l'avant dernière nuit sous la lune Marocaine.


samedi 26 septembre 2015

8 - Zagora, aux portes du désert

Les premiers rayons de soleil rougissent l'horizon. Un ciel bleu, débarrassé de tout nuage, annonce une journée chaude et agréable. Dès huit heures du matin, notre petit convoi s'ébranle, pour prendre la direction de la vallée du Drâa. 
Nous sortons d'un Ouarzazate encore endormi, pour nous retrouver très vite dans les premiers lacets de l'anti Atlas, passage permettant l'accès sur la vallée. La route monte rapidement, ouvrant devant nous des paysages à couper le souffle. La végétation se raréfie, seuls, quelques petits et clairsemés acacias, parviennent à se faire une place au beau milieu des chaos de rochers. Parvenus au col, nous admirons le panorama surplombant des profondes gorges asséchées. De jeunes vendeurs de dattes en profitent pour nous proposer des fruits de leur récolte. La route descend en paliers assez abrupts, et nous finissons par atteindre la vallée, une palmeraie allongée à l'infini sur plus de deux cent kilomètres. Autour de nous, des milliers de palmiers croulent sous le poids des dattes. Parfois, le régime est protégé par des sacs de couleurs rouge ou jaune. Certainement pour écarter les insectes gourmands de sucre. Sur les bords de route, la population s'active, achats au marché ou aux boutiques, visite chez le voisin, prière à la mosquée, le va et vient semble avoir repris dans les villages, après les deux journées de fête qui ont paralysé la région, et avec elle tout le pays. Autour des palmiers, des multitudes de petits jardins, serrés près des ruisseaux, ajoutent mille touches de vert à la palette de couleurs, déjà bien fournie, de la riche vallée. Les villages succèdent aux villages, avec toujours la même activité dans les rues principales. Nous finissons par arriver à Agdz, puis traversons la grande ville de Zagora, dernière cité avant le désert. Au bout d'une interminable ligne droite après Zagora, les premières dunes de sables apparaissent, et nous en profitons pour prendre un contact direct avec ce sable rouge et fin. Notre progression dans les dunes est facilitée par les fortes pluies d'hier qui ont durcit le sable. Trois heures de route ont été nécessaires pour parvenir jusqu'ici. Nous ne pouvons donc nous attarder trop longtemps car, déjà, il faut nous en retourner.

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour déguster un repas gargantuesque dans une auberge fort accueillante. A l'ombre des palmiers, une impressionnante succession de mets les plus divers nous est servie. Salade verte, carottes, aubergines, courgettes, salade d'olives vertes au persil, brochettes de poulets aux épices, et même des frites maison. Les fruits de la palmeraie, dattes, oranges à la cannelle et coings au sucre, complètent ce déjeuner, qui précède les quelques minutes d'une sieste bien méritée. A la tombée de la nuit, nous parvenons, fourbus, à notre maison d'hôte, où nous attends le couscous royal !

vendredi 25 septembre 2015

7 - Aventures dans la vallée des roses...

La journée s'annonçait chargée en émotions et, sans conteste aucun, elle le fût. Après notre traditionnel et riche petit-déjeuner, c'est vers les huit heures du matin que nous prenons place dans nos véhicules, direction la vallée des roses. Nous traversons une ville de Ouarzazate déserte. L'horaire matinal, bien sûr, mais surtout les retombées d'un lendemain de fête, font que personne ne s'aventure encore à l'extérieur. Le ciel est parfaitement bleu au dessus de nos têtes, mais menaçant à l'horizon. Déjà, hier la météo prévoyait de fortes pluies. Nous arrivons au point de départ de notre marche, avec en bruit de fond, quelques coups de tonnerre, encore éloignés. Sur un petit sentier, nous nous avançons tranquillement au cœur de la vallée des roses. A cette saison, il n'y a pas de fleurs. La période idéale pour profiter des couleurs et du parfum des roses se situe au cours des mois d'avril et mai. Au tout début, les rosiers avaient été plantés là, non pas avec l'arrière pensée d'en faire commerce, mais tout simplement, pour empêcher les troupeaux d'entrer dans les jardins. Aujourd'hui, c'est le rapport le plus important de cette petite région, et un attrait supplémentaire pour le tourisme. Petit à petit, la pluie s'approche et, en fin de matinée, finit par nous rattraper, juste au moment où nous entrons dans un petit hameau. A travers une toute petite fenêtre, une jeune femme nous invite à nous mettre à l'abri sous son pas de porte, afin d'y attendre tranquillement la fin de l'averse. Quelques minutes plus tard, nous reprenons notre marche, suivant le lit de la rivière, que nous franchissons à plusieurs reprises sur des petits ponts de bois de fortune. Bien que longue de deux heures, cette promenade ne présente que de rares difficultés, et c'est sous un ciel encore hésitant entre pluie et soleil, que nous retrouvons nos voitures. A partir de là, nous allons emprunter une piste chaotique, qui traverse une immensité quasi-désertique où se disputent petites collines arides et fonds de vallons. Nous croisons quelques familles nomades, installées sous leur tente, surveillant de grands troupeaux de moutons et de chèvres. Les enfants accourent pour voir passer les voitures, et nous saluer de la main. Au bout d'une bonne heure de poussière rouge et d'enchantement, nous surgissons en aplomb de la vallée du Dadès, que nous allons suivre, jusqu'à une curiosité naturelle et géologique : « les pattes de singes ». Dans un petit camping faisant face à ces formations rocheuses, nous prenons le temps de nous restaurer juste ce qu'il faut, avant de poursuivre notre route. Nous traversons de petits villages désespérément accrochés aux pentes rocailleuses, et pouvons admirer de magnifiques kasbahs en terre rouge, surplombant des jardins verdoyants en fond de vallée. La route du retour s'ouvre désormais à nous. Quelques kilomètres plus loin, à la sortie d'un village, nous devons nous arrêter. Le passage à guet de la route est entièrement submergé par l'eau venue des montagnes. Apparemment, l'orage a été d'une violence rare. Il n'a pas plu sur la région depuis plus de six mois, l'eau ne pénètre pas, et s'engouffre avec violence vers la vallée. Tous les villageois se regroupent devant ce spectacle inattendu, et les téléphones portables filment l’événement. Nos chauffeurs cherchent une solution pour contourner l'obstacle, mais rien n'y fait. Il faut désormais attendre le retour du soleil et que l'eau se retire. Une quinzaine de minutes plus tard, un premier véhicule parvient à traverser les flots, sous les applaudissements de la foule. C'est le top départ pour tous les hésitants, et les unes après les autres, toutes les voitures parviennent à passer de l'autre côté, sans encombre. Nous serons encore bloqués à trois reprises par des ruisseaux en crue barrant la route, mais parviendrons à passer assez facilement.
Le soleil est à nouveau avec nous, et nous accompagnera jusqu'à Ouarzazate, et notre maison d'hôte. Ce soir, après un thé et une petite belote, nous dégustons le traditionnel mouton de l'Aïd, cuit à la vapeur, après avoir macéré dans un mélange d'huile d'olives et d'épices.
Demain, la météo annonce une très belle journée ensoleillée de bout en bout. Le temps idéal pour se rendre aux portes du désert.

jeudi 24 septembre 2015

6 - Jour de fête au Maroc

L 'Aïd El Kebir. 
Deux mois après la fin du ramadan, les musulmans se rassemblent, pour une fête religieuse et surtout familiale. A cette occasion, il est de tradition de sacrifier un mouton. Chaque famille doit acheter une bête en pleine forme. Au matin, le mouton est égorgé par le chef de famille, puis il est vidé, et préparé. Il ne sera coupé et partagé que vingt quatre heures après, pour permettre à la viande de se reposer. Le jour même, seuls les abats seront grillés en brochettes et mangés. 




Nous assistons dans la cour de la maison d'hôte, au dépeçage de deux bêtes. Cela prend à peine une heure, réalisé par les mains expertes et les couteaux aiguisés de deux Marocains, paraissant bien habitués à cet exercice.




















Comme le veut la coutume, nous dégustons presque aussitôt les brochettes d'abats.







C'est un jour de fête pour toute la famille ; les femmes ont les mains peintes au henné et ont revêtu de magnifiques robes traditionnelles, les hommes leurs djellabas.




 
Dans la cour de la maison, nous faisons connaissance avec Stéphane et Ahmed qui font actuellement le tour du Maroc à Vélo. Partis le douze septembre dernier de Casablanca, ils ont pour objectif d' y arriver fin octobre et, ainsi, achever leur boucle Marocaine.

Le reste de la journée est consacré au repos, sous le soleil, autour de la piscine, et du petit bassin.





Doucement, très doucement le soleil décline. La lumière se fait plus douce. En cette journée de fête, tout semble se vivre au ralenti. L'heure du dîner se rapproche. Quels nouveaux délices, allons nous déguster ?


mercredi 23 septembre 2015

5 - La palmeraie de Skoura

Levés une heure plus tôt qu'hier, nous prenons la route, après un délicieux petit déjeuner pris sur la plus haute terrasse de la maison. Gâteau de semoule, galettes, brioches aux grains de sésame, jus d'oranges pressées, yaourts au fromage de chèvres, confiture de figue... bref, de quoi bien préparer le périple de ce mercredi, qui s'annonce beaucoup plus aisé que celui d'hier. 
Nous commençons notre journée par la visite du petit musée de « Smayoune », perdu au milieu de n'importe où. Son créateur a rassemblé, dans une maison traditionnelle, tous les instruments agricoles qui ont été utilisés ou sont encore utilisés pour le travail de la terre. A cette impressionnante collection, s'ajoutent des manuscrits et documents écrits, correspondances, contrats ou acte de l'état civil, datés parfois de très longtemps en arrière. 



Bien entendu, pendant que nous effectuons la visite, on nous prépare le thé que nous pourrons vite avaler avant de reprendre la route. Zineb, notre guide, nous apprend que l'essentiel de l'artisanat que l'on rencontre dans le haut Atlas, vient, en fait, de l’œuvre des juifs Marocains. Ces derniers ayant depuis migré en Israël au gré de l'histoire mondiale.



Nous traversons les village de l'Oued Izerki, avant d'arriver à la Kasbah Amridil. Cette grande maison en parfait état de conservation, permet aux visiteurs de bien comprendre l'organisation du quotidien dans les occupations journalières de telles demeures.






A partir de là, nous abandonnons les véhicules pour suivre la piste poussiéreuse qui serpente tout d'abord dans le village, avant de s'enfoncer dans un décors grandiose et aride. Notre destination du jour est la palmeraie de Skoura, que nous atteindrons après une heure de marche. Sur le chemin, nous rencontrons un petit garçon qui ne parviendra pas à croire et surtout à comprendre, que notre guide soit une femme. Pour lui, c'est la révélation du jour, et pas sûr, qu'il ait bien cru ce que nous lui avons dit
 








La marche d'aujourd'hui est assez facile, le sol est plat et dur, à la différence d'hier, où notre chemin a souvent croisé des espaces de sables et terres meubles. 






Nous parvenons à l'auberge en début d'après-midi. Sur la terrasse, nous bénéficions d'une vue magique sur Skoura, avec, à perte de vue, des palmiers, et les minarets des mosquées des petits villages dispersés çà et là.

Quelques beignets d'aubergines, et un fameux poulet aux citrons, plus tard, il est grand temps de regagner notre maison d'hôte.






Nous prenons le chemin du retour, croisant sur les bas côté de la route, de nombreux Marocains, tirant derrière eux le mouton qu'ils viennent d'acheter pour la fête de l'Aïd, qui a lieu demain. L'activité dans la ville de Ouarzazate a perdu de sa frénésie, les gens se rassemblant en famille, afin de préparer la fête.



Ce soir, sur notre terrasse, nous dégustons des brochettes d'agneau grillées, accompagnées d'aubergines, courgettes, et potirons, parsemés de divers épices locaux. Le repas se termine sur la tarte aux citrons de la maison. Un délice.


mardi 22 septembre 2015

4 - Oasis de Fint

Le soleil est déjà bien chaud en ce début de matinée, lorsque nos véhicules nous déposent au départ de notre marche, vers l'oasis de Fint. 



Nous aurions dû, très certainement, partir beaucoup plus tôt, car une lourde chaleur nous accompagnera tout au long de la marche, rendant les efforts plus difficiles. Le sentier serpente le long de petits jardins légumiers regroupés autour de la rivière et du petit canal d'irrigation qui sera notre compagnon de la journée. Courgettes, piments, céleris, carrés de maïs, et également palmiers dattiers, grenadiers, figuiers classiques ou figuiers de Barbarie, appelés ici « figuiers des chrétiens », jalonnent notre longue marche, guidée par un petit sentier de muletier. Nous sommes au fond de la vallée.



A notre droite, au dessus de nous, de hautes falaises et collines pelées font office de remparts naturels, obstruant l'horizon. L'ombre de grands tamaris dispense un ombrage bien agréable, sous lequel nous avançons à bon rythme, encouragés par la promesse d'un thé à la menthe chez un paysan du prochain village. A l'entrée de ce petit hameau, essentiellement composé de maisons construites en pisé (terre mélangée à la paille), nous croisons un colporteur installé sur la petite place. Les femmes se regroupent autour de son étal, fouillent et   apprécient nerveusement les tissus et vêtements dont la famille pourra se vêtir pour la fête de l'Aïd El Kébir qui doit avoir lieu le jeudi. 



Zineb, notre guide, nous confie que sous un soleil aussi chaud, seuls les touristes et les colporteurs se risquent à la marche, et comme les colporteurs se déplacent désormais en voiture, et non plus avec leurs ânes, il ne reste plus que les touristes pour se promener sous de telles chaleurs. Cela la fait beaucoup rire, car c'est ce que les gens du village doivent penser de nous. Au détours d'une ruelle, nous sommes invités à une halte dans une des maisons de terre traditionnelles. Notre hôte, une dame arborant un foulard coloré, nous y précède, pressant le pas, pour préparer tout ce qu'il faut pour la dégustation du thé. Nous entrons dans la pièce centrale de la bâtisse. Un four de terre, un frigidaire, et dans un coin une séries de tapis, avec des coussins, composant l'unique mobilier de cette grande pièce à vivre, sur laquelle s'ouvrent différentes chambres disposées aux quatre coins. La cuisine se trouve à l'extérieur. La maîtresse de maison s'affaire autour de nous, pendant que nous nous installons à même le sol sur les tapis et coussins, en ayant pris soin, au préalable, de quitter nos chaussures. Trois tables rondes et basses sorties des chambres, sont disposées devant nous. 

Ensuite, viennent pèle-mêle : le réchaud à gaz, une grande bouilloire avec de l'eau, la théière, la menthe, le sucre et les petits verre à thé, le tout posé au sol sur un grand plateau décoré. L'homme de la maison dépose sur chaque table, les amandes grillés du jardin, et la galette de pain traditionnel, avant de disparaître définitivement avec son épouse. Nous apprenons que la tradition Marocaine veut que l'invité fasse lui-même son thé. On met à sa disposition tout ce dont il a besoin. Ainsi, l'invité fait le thé à sa façon, selon son goût, et ne peut être que pleinement satisfait. Avant de déguster notre thé chaud,  le récipient et la cruche permettant de nous laver, font le tour du groupe.
Cette petite pause, nous permet d'échanger avec nos guides sur les traditions du pays, du quotidien des paysans habitant cette vallée, et de faire plus amplement connaissance. Un moment important et bien agréable, qui nous permet de reprendre force, avant de terminer notre  marche. 

Une petite heure plus tard, la couverture est étalée sur le sol, bien à l'ombre, au surplomb d'une rivière, où femmes et enfants font la lessive, profitant du petit courant d'eau. Nous les observons en mangeant tomates fraîches, petits pains au poulet, et fromages. Il est près de seize heures lorsque nous rejoignons la fraîcheur de la cour de « Dar Daïf ».



lundi 21 septembre 2015

3 - Route de Ouarzazate et la vallée de Telouet

Notre guide (Zineb) et nos chauffeurs (Mohamed et Zéïd) sont bien à l'heure au rendez-vous et nous prenons la route en direction de la vallée de Telouet et Ouarzazate. 




Les guides touristiques parlaient d'une route splendide, faite d'une succession de virages sinueux, passage obligé pour pouvoir atteindre Ouarzazate, en venant de Marrakech. Dès les premiers kilomètres, on est vite fasciné devant les paysages grandioses qui s'offrent à la vue. La route serpente, traversant un arc en ciel de couleurs, au fur et à mesure que l'on progresse vers le col. La roche passe du rose au gris minéral, du blanc à l'ocre, et le soleil vient apporter sa touche personnelle à cette palette éblouissante. 




Nous traversons de petits villages accrochés à la pente parfois vertigineuse, avant de nous arrêter dans l'un d'entre eux, Taddert, pour y déguster un tajine de légumes, agrémenté de succulentes boulettes de viande grillées. Quelques minutes plus tard, nous franchissons le col du « Tizi-n-Tichka » (le col des pâturages), à 2.260 mètres d'altitude, avant d'entamer la longue descente jusqu'au fond de la vallée, qui nous mènera au pied de la Kasbah de Telouet. 



Les cigognes de passage ont élu domicile sur les hauts murs de cette vieille demeure, aujourd'hui en partie en ruine. 


Cette kasbah de terre est la représentation de l'habitat traditionnel Berbère du Haut Atlas. Près de mille personnes occupaient cette vaste demeure du temps du Glaoui. Il ne reste que deux ou trois pièces presque intactes, mais qui semblent devoir ne pas le rester bien longtemps. Pourtant ce qu'il reste aujourd'hui, laisse imaginer les fastes et la richesse de la vie à l'intérieur des murs, à l'époque du dernier seigneur de l'Atlas. Après avoir remercié notre guide (muet !), nous reprenons la route, jusqu à atteindre le ksour Aït-Benhaddou.


Ce petit village pittoresque, posé sur une douce colline, se situe à trente kilomètres de Ouarzazate. Il s'agit de l'un des « Ksour » les mieux préservés de tout le sud Marocain, inscrit aujourd'hui au patrimoine Mondial de l'Unesco. La vision, de l'autre côté de la rivière à sec, est saisissante. On comprend aisément que de nombreux réalisateurs de cinéma y soient venus y tourner quelques scènes de leur film
(Ali Baba, Lawrence d'Arabe, Indiana Jones, Gladiator......) La visite à travers les petites ruelles de terre est très agréable, et une fois arrivé au sommet de la colline surplombant le village, la vue sur la vallée est magnifique. En fin de journée, nous arrivons dans la banlieue de Ouarzazate, ville qui semble vouée à un prochain développement si l'on en croit les centaines de parcelles de terrain pré-équipées en vue d'y recevoir de futures maisons. Notre véhicule s 'arrête enfin devant une grande façade de terre et un haut portail de bois, qui s'ouvre sur le « Dar Daif », une splendide maison qui deviendra notre port d'attache pour les huit prochains jours. 

Le traditionnel thé à la menthe nous est offert, accompagné de petits gâteaux secs, pour nous permettre de nous remettre un peu de notre long voyage. Cette élégante maison tenue par Zineb et Jean-Pierre, est une succession de petites terrasses en étage s'ouvrant sur  de spacieuses chambres, décorées avec minutie et goût. Tout converge autour de la cour centrale et de son bassin, où se côtoient plantes grasse, bougainvilliers, et  piscine. Tout est fait pour l'accueil du voyageur, les chambres sont pensées pour le repos, avec de petits recoins permettant lecture, écriture ou  méditation. Les larges pièces communes offrent une riche bibliothèque, de confortables fauteuils, et des espaces d'échange et de rencontres. 






A la tombée de la nuit, nous nous retrouvons autour d'un couscous « monumental », si bon qu'il serait péché de ne pas en reprendre deux fois. Repus et harassés, nous regagnons notre chambre.



Demain matin, ce sera notre première randonnée  vers  l'oasis de « Fint ».