Ce matin, nous rejoignons la ville de Locmariaquer. Un petit bourg étiré jusqu'à son port, et son large quai. Le drapeau breton flotte, déplié, froissé par les assauts d'un vent en bourrasque.
Il fait frais ce matin, et rares sont les promeneurs. Juste trois tables sont occupées sur la terrasse du café faisant face à la baie. On y papote. On s'évertue à déplier son journal sans se le faire arracher ou déchirer par le vent. On déguste, entre amis, un chocolat chaud ou un thé anglais, le col du ciré remonté jusqu'au cou. Nous passons devant une sympathique boulangerie. Nous y achetons un pain bien croquant, et deux parts de far breton.
Nous nous dirigeons ensuite vers la pointe de kerpenhir. Battue par les vents, cette pointe voit passer les bateaux quittant la ville pour s'en aller au large. Une belle et haute statue de vierge à l'enfant les accompagne et attend leur retour. Le site est diablement émouvant. La statue est face à la mer, elle ne s'aperçoit que de dos. S'agit-il d'une vierge ? Ou bien d'une épouse éplorée, d'une mère inquiète ? Les voit-elle partir, ou est-elle heureuse de voir leur retour ? L'émotion est réelle dans ce lieu, où seul le chant de l'océan accompagne le signe de la statue vers l'embouchure.
Cette pointe de Kerpenhir est un lieu de mer, un lieu de marin, de famille des mers. La large plage de sable fin, jonchée de coquillages, et d'algues desséchées invite à la promenade, à la médiation, au respect, à l'écoute du large.
A quelques kilomètres de là, nous faIsons une courte halte, juste le temps de déguster une assiette de succulentes huitres, au goût délicieusement iodée.
Nous prenons, ensuite, la route pour La Trinité sur mer, juste à côté. Là, changement radical.
La Trinité sur mer est une station balnéaire, avec son port de plaisance et ses boutiques de marque. Le port est envahie par une véritable forêt de mats de bateaux. Le bruit particulier et répété des anneaux des cordages, ressemblent à celui d'un troupeau de bovins en alpage. La promenade du quai est agréable. Il y règne, aujourd'hui, une animation toute particulière, puisque qu'une course (régate) a lieu ce vendredi et jusqu'à dimanche. Les gens viennent sur la jetée admirer les catamarans. Les vieux marins y vont de leurs anecdotes, content leurs aventures maritimes à des amis incrédules. Les pantalons blancs, les marinières et les casquettes à l'ancre brodée, sont de sorties. Nous nous accordons une balade sur le large quai, nous mêlant aux badauds.
La bretagne est un lieu chargé d'histoire. La site de Carnac, à quatre kilomètres de la Trinité sur mer, en est une preuve supplémentaire. Les alignements de menhirs, et autres tumulus, sont regroupés sur une faible superficie, en un nombre impressionnant. Il faut être spécialiste pour s’enthousiasmer sur ce site. Il faut cependant avouer que l'on côtoie ici, le rare et l'inexpliqué.
En fin de journée, nous atteignons notre destination du jour : Quiberon et sa presqu'île. Juste à l'entrée de la ville, nous trouvons un camping, où nous devrions nous installer pour un ou deux jours. Le temps pour nous de prendre un peu de repos, et de refaire le plein pour le fourgon.
Avant la nuit, nous prenons nos vélos, pour faire le tour de la pointe de la presqu’île, et acheter nos billets pour la traversée de dimanche, vers... Belle île en mer.
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