mardi 22 septembre 2020

Bretagne Sud - 4

Les villages du golfe

C'est ce qu'il est coutume d'appeler, "une panne d'oreiller". Il est presque dix heures lorsque nous ouvrons les yeux. Ni les ressacs de l'océan, ni les discussions des promeneurs matinaux, n'ont pu nous sortir de notre sommeil. Nous prenons tout de même le temps de déguster un bon petit déjeuner face à une mer tranquille, guidant les nombreux bateaux dès leur sortie du port. Voiles dépliées, gonflées par le vent, ils gagnent l'horizon, et s'évanouissent au lointain. 

Un monsieur nous aborde pendant nos préparatifs de départ. Il nous confie avoir vécu près de vingt années dans le département du Gard, près du pont du Gard. En quelques minutes, nous apprenons que, natif de Normandie, il a dû suivre sa femme ici, en Bretagne, pour profiter de la retraite. Selon lui, cette dernière lui aurait donner le choix, soit il pouvait retourner chez sa mère, soit la suivre en Bretagne. Il nous avoue ne pas regretter son choix, et passer une retraite dorée en terres bretonnes. Au terme de ce charmant échange verbal, il nous conseille de nous rendre à Penvins, admirer la pointe et sa petite chapelle "Notre-dame-de-la-côte". 

Quinze minutes plus tard, nous marchons sur le bord de mer nous menant à la chapelle, écrasant de nos semelles les innombrables coquilles d'huitres blanches ramenées par la marée. Le site est magnifique, battu par un vent encore timide. La vue porte loin. Nous pouvons deviner jusqu'à Belle île. Le golfe du Morbihan s'enroule autour de nous, tourbillonne, en une valse marine. Nous déambulons sur l'herbe épaisse, où algues et coquillages sont venus s'échouer.

 





Les douze coups du clocher voisin sonnent en échos, il est temps de nous rapprocher de notre destination du jour : la ville de Vannes.

Nous "jetons l'ancre" à Séné, village touchant Vannes. Là, dans un petit camping, nous garons notre fourgon. Nous pourrons y faire le plein d'eau, d'électricité, vider ce qui doit l'être., et notre véhicule y sera à l'abri. Vannes est à trois kilomètres, nous prenons les vélos pour nous y rendre. 

Dès l'entrée par le port, Vannes nous séduit. De chaque côté de l'étroit chenal, les rives sont aménagées en larges quais, où se promène une foule bigarrée, profitant d'un soleil devenu tout à coup généreux et chaud. L'accès à la vieille ville est réservée aux piétons, et l'on y accède par la porte monumentale Saint Vincent, à partir de laquelle la vue s'ouvre sur une belle place, où s'avancent, en surplomb, des maisons à pans en bois, aux couleurs variées. C'est une ville qui a gardé son activité commerçante. Les boutiques vantent le caractère breton. Marinières, cirés jaunes, biscuiteries, cidre, far breton, kouign amann, bigoudines, se déclinent joyeusement. Les rues sont animées, pleines de vie et d'activité. Les façades des maisons rivalisent de décors médiévaux, jusqu'au superbe château de l'hermine, entouré de jardins magnifiquement entretenus et fleuris. Il nous faudra quatre bonnes heures de visite pour faire le tour de Vannes, centre ancien. 









Dans une boutique, une vendeuse nous invite à nous rendre dans un lieu pittoresque : "le petit passage de Saint Armel". 

Nous nous y dirigeons en toute fin de journée par la force des mollets, sur une charmante route de campagne, traversant divers hameaux dont un, baptisé : "Le purgatoire".

Cela valait bien la peine de faire les trois kilomètres à vélo, pour parvenir au passage. C'est en fait, une langue de mer étroite entre Séné et Saint Armel. Le seul moyen de traverser est d''emprunter une petite barque à fond plat, qui fait l'aller-retour toute la journée. Il suffit, en arrivant, de se saisir du drapeau rouge, de l'agiter vers le passeur et celui-ci, aussitôt, vient vous chercher pour faire la traversée de trois minutes. Le lieu est superbe, bien que l'eau se soit une nouvelle fois retirée. Nous croisons un pêcheur en combinaison de plongée qui nous explique qu'il pêche la palourde, ici. Actuellement, il en pêche quarante kilos par jour. Prochainement, un nouveau secteur de pêche sera autorisé, tout près. La pêche passera alors à soixante dix kilos par jour. 




L'air frais du large tombe soudainement sur nous, et nous oblige à enfiler un blouson. Nous retournons vite vers notre fourgon, en nous arrêtant en cours de route devant un magnifique calvaire de pierre, installé à l'entrée d'un des nombreux petits villages.


La nuit envahit les terres lorsque nous parvenons au fourgon.

Dans notre sac, une spécialité locale que nous allons déguster en fin de dîner : Le far breton.

Un nouvelle journée en pays du Morbihan s'achève. Les étoiles se disputent le ciel, et deux minutes après, il pleut. Autre spécialité Bretonne ! 


 

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