mardi 29 septembre 2020

Bretagne Sud - 12

 

Le charme de Saint-Cado

Ce matin, nous quittons Quiberon, pour ce qui sera notre dernière destination dans les terres du Morbihan. Deux petits villages sont au programme : Etel et Saint-Cado. 

Etel est un petit bourg, à la rue centrale descendant jusqu'à la rivière du même nom. Les locaux parlent de la ria. La rivière pénètre largement et profondément. Le quai, à la fois de pêcheurs et de plaisance, accueille de nombreux bateaux, qui se serrent au plus près. Face au marché à la criée, sur le sable, de vieux thoniers croupissent au soleil. Leur bois brunit, s'émiette, s'évanouit. C'est le cimetière des thoniers, eux-même successeurs des sardiniers qui avaient fait la renommée d'Etel. La large rivière ouvre un horizon vers lesquels des embarcations, grandes ou modestes, s'en vont affronter le vent. La plupart des commerces sont fermées. Nous sommes lundi et hors saison. Nous trouvons une boulangerie qui propose le pain du pêcheur, à la croute délicieusement croustillante et roussie. Nous en achetons une part, avec un far breton pour le déjeuner.  

 

Il est treize heures lorsque nous arrivons à Saint-Cado. Un perle dans son écrin. La ria remonte jusqu'à Saint-Cado, pour se perdre dans les terres. Ici, très peu de voiture, le visiteur vient à pied, et c'est tant mieux. La vision du village, en arrivant du sentier côtier, est douce. Face au petit pont, une image retrouvée dans de nombreux guides touristiques, celle de la petite maison de l'île de Nichtarguer. Plutôt un îlot, de vingt cinq mètres de diamètre à marée haute. La petite bâtisse aux volets bleus était la maison du gardien du parc ostréicole. Aujourd'hui, elle fait la joie des photographes et autres aquarellistes. Les couleurs changeantes du ciel, ajoutent un charme indéniable à ce site. Le pont de pierre qui permet d’accéder à la chapelle, est, dit-on, l’œuvre du diable. Saint-Cado, venu du Pays de Galles, pour s'installer dans le bourg, y avait fait bâtir sa chapelle mais, par marée haute, on ne pouvait y accéder. Il fît construire un pont, qui ne pût lutter contre les assauts de l'eau. Le diable lui proposa alors de l'aider, mais à une condition. Lorsque l'ouvrage sera achevé, il exigera qu'on lui remette la première âme qui le franchira. Saint-Cado fit traverser un chat. 

La chapelle est à l'image du lieu, bien ancrée, évasée, belle. L'intérieur est fascinant. Les murs épais, éclairés d'une lumière tranquille, tamisée par des vitraux aux décors naïfs, protègent une atmosphère paisible. Une piéta accueille le visiteur. La pierre au mur et au sol apporte une seine fraicheur. Le plus surprenant est le plafond, en forme de bateau renversé, peint de couleur bleue, et traversé de poutres noires. L'ensemble, délivre un lieu austère, mais suffisamment accueillant pour en faire un lieu de prière, de méditation, de silence. Face à la chapelle, un magnifique et imposant calvaire, élevé par trois montées d'escaliers. Quatre piliers entourent la croix, surmontés d'ange.  La chapelle et le calvaire ajouté, laissent imaginer la ferveur et la crainte des paysans et des pêcheurs, lors des grandes cérémonies religieuses, dans les années lointaines. La promenade au cœur du village est accompagnée de belles photographies racontant la vie, noir et blanc, du village, au temps où le trop dur labeur empêchait l'instruction. Au bord de la rivière, une belle fontaine de pierre s'écoule dans le ria. Surmontée d'un croix celte, elle date du XVIIIème siècle.






 

Pourtant bien petit, le village de Saint-Cado nous retient plus d'une heure. il est temps de poursuivre notre route, vers Guérande. En chemin, nous ferons un petit détours par La Roche-Bernard, avec son vieux quartier abritant les artisans partis en vacances, et son interminable port, qui s'allonge à se perdre dans les bois.




La nuit s'avance doucement lorsque nous garons notre fourgon, aux premières maisons du petit village de Kerhinet.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire