mercredi 22 février 2017

009 - Sur la route du Nord

Il est environ 9h30, lorsque nous quittons la petite ville de Cradock, sous un ciel où le bleu domine, quoique parfois bousculé par de gros nuages. Après une nuit agréable, dans notre petite maison, et un copieux petit déjeuner, nous prenons la route pour Bloemfontein. 
Cette ville de Cradock nous laisse un sentiment mitigé, avec ses rues presque aussi larges qu'une voie d'autoroute, son style de maisons purement afrikaner, ses quartiers délabrés, peu entretenus, où semble vivre une population à majorité noire, et de grandes maisons aux jardins strictement quadrillés, défendus par des chiens énervés, de hauts murs et clôtures électrifiées. Deux mondes paraissent se côtoyer, en se regardant vivre. 



Avant de quitter nos hôtes, une gentille dame nous conseille un itinéraire nous permettant d'éviter la nationale 1, où les camions des compagnies de transports se suivent et se ressemblent. Nous avons eu bien raison de suivre ses indications. La route est presque déserte, et traverse des paysages magnifiques. Nous évoluons au milieu de grandes immensités herbeuses, secouées par un vent rasant. Ovins et bovins se partagent l'espace, en toute quiétude. 



Au bout de deux heures de route, entre plaines et collines, nous faisons halte à « Gariep Dam », pour admirer le plus grand lac artificiel du pays, qui, entre autre, fournit l'eau à la ville de Cradock. 


Nous prenons la route pour la réserve naturelle, où l'on nous promet de voir les fameux « Springboks », petites gazelles à la fourrure banche et jaune, traversée d'une ligne noire. Ce splendide animal est l'emblème de l'équipe de rugby d'Afrique du Sud. A peine franchit l'entrée de la réserve naturelle de « Gariep Gam », qu'un petit springbok vient nous saluer en guise de bienvenue. Une centaine de mètres plus loin, nous nous trouvons nez à nez avec un troupeau d'antilopes, aussi surpris que nous de ce face à face inattendu. Elles nous dévisagent, avant de s'engouffrer dans les buissons à gauche de la piste. Là, elles picorent dans les branchages, ignorant notre présence. Quand tout à coup, sans que nous sachions vraiment pourquoi, les voilà qui détalent les unes derrières les autres, et traversent la piste devant nous, d'un seul bond aérien et léger. Le spectacle est fantastique, tout droit sorti d'un dessin animé. 





Un peu plus loin, un zèbre des montagnes et son petit broutent l'herbe grasse et d'un vert profond. Notre présence semble déranger la mère. Elle s'éloigne rapidement suivi de son petit qui a toutes les peines du monde à la suivre dans les gros rochers. Il doit être encore jeune, et ne quitte pas l'ombre de sa mère. 


Nous avançons et retrouvons nos amies les autruches, avant qu'un solide buffle solitaire n'apparaisse dans les hautes herbes. Lui aussi, nous fixe avec détermination. 


Une famille de zèbres des montagnes passent près de lui. Ces zèbres sont différents de leurs cousins que nous avons pu approcher hier dans la réserve d'Addo. Les rayures de leur robe sont différemment disposées, ils semblent plus robustes, et possèdent de petites oreilles arrondies. Aux détours de la piste, c'est un véritable ballet qui nous attend. Des centaines de springboks et d'antilopes tapissent un coin de verdure, et forment dans leurs courses, de véritables vagues jaunes, noires et brunes. Nous stoppons et admirons le spectacle, alors qu'à notre gauche, un troupeau de buffles avancent lentement dans la lumière franche du soleil. 


Le tour de cette petite réserve nous a pris une bonne heure. C'était une belle surprise, car y parvenir n'est pas très facile. Les indications routières permettant de s'y rendre étant rares. Nous rejoignons notre route, direction Bloemfontein. Nous roulons dans la région appelée « l'Etat libre ». Au bout d'un heure, nous quittons notre tranquille départementale, pour la nationale 1, où comme prévu, nous partageons le bitume avec de nombreux camions. Il est 16h30, lorsque nous nous mêlons à la circulation bruyante de Bloemfontein, capitale judiciaire de l'Afrique du Sud. Une ville que nous n'aurons pas le temps de visiter, mais qui s'annonce aussi neutre et encombrée que n'importe quelle ville du monde. D'immenses panneaux publicitaires, des centaines de voitures agitées, des enseignes connues dans le monde entier, bref, rien de nouveau sous le soleil. Nous trouvons assez rapidement notre hôtel, un établissement de chaîne hôtelière sans charme, mais très confortable, ce qui nous permettra de nous reposer après cette longue route. 
Le parcours de demain, dépasse également les 400 kilomètres. Nous allons longer la frontière du LESOTHO, étrange petit pays, entièrement encerclé par le territoire de l'Afrique du Sud, et nous rendre dans les montagnes du Drakensberg.


Texte : HL
Photos : HLN et FL

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