mercredi 15 février 2017

003 - L'espérance d'un nouveau cap

Il est sept heures du matin. Le soleil avance précautionneusement sa lumière sur la ville. Le Cap, encore endormi, reçoit joyeusement les premiers rayons, qui annoncent une chaude journée. A treize heures, le thermomètre frôlera les trente cinq degrés. Tout en fixant le plafond de notre chambre, je me remémore notre parcours d'hier, notre visite au musée du « district 6 », ces bancs réservés aux blancs ou interdits aux non-blancs, les paroles de notre guide sur la lutte de Nelson Mandela. Je me dis que si les défenseurs de l'apartheid avaient pris le temps de contempler leur ville, tout en haut de la « Table Mountain », je me dis qu'ils auraient pu s'apercevoir que vu de là-haut, les femmes et les hommes du Cap, ne sont que de minuscules points. Que, vu de là-haut ces points infimes sont tous identiques. Que, vu de là-haut, il n'y a aucune différence. Que, vu du ciel, les hommes sont tous égaux, juste de simples petites pointes, les unes semblables aux autres, et d'une même couleur. Je me dis que ces gens-là auraient dû prendre de la hauteur.



Pour cette troisième journée au Cap, nous devons en premier lieu récupérer notre voiture de location. Dès l'ouverture de l'agence, nous avons vite fait de recevoir les clés de notre véhicule, et de nous retrouver dans le trafic matinal, après quelques petites hésitations techniques. Volant à droite, conduite à gauche, boite automatique........Kalama, notre guide est resté à nos côtés pour cette nouvelle journée. Vers huit heures, notre petit van, prend la route de la pointe la plus au Sud de l'Afrique (presque) : Le cap de Bonne Espérance. Avant de toucher le Cap du doigt, nous faisons une petite halte à « Hout Bay », station balnéaire et portuaire. Là, nous embarquons pour l'île aux phoques. Vingt minutes de bateau, pour parvenir aux abords d'une toute petite île, plutôt un récif rocailleux, sur lequel s'entassent des milliers de phoques. Certains s'ébrouent, la grosse majorité se dore au soleil, pendant que d'autres, les nageoires en l'air, se laissent porter par les flots. Des images sympas pour entamer la journée.






Désormais, le temps presse, car la route touristique qui serpente en surplomb de l'océan, sera fermée à partir de neuf heures trente pour entretien des bas-côtés. Fort heureusement, nous sommes à l'heure, et nous passons avant la fermeture de la route. Le paysage est à couper le souffle, nous volons presque au-dessus de la mer. Pas un nuage ne grignote le ciel bleu, et la vue porte au plus loin. La couleur des vagues est turquoise, et l'eau vient mourir sur d'interminables plages de sable blanc. 



De rares cavaliers longent la mer, profitant de l'heure encore matinale, pour faire trotter leurs élégants chevaux. 
Le cap de bonne Espérance, porte un nom mythique. Le lieu est pourtant loin d'être féerique. Des vagues déchaînées viennent se fracasser sur un amoncellement de rochers, au bas d'une haute falaise. Mais, il s'agit du cap de Bonne Espérance, et le large panneau de bois l'atteste. Nous parvenons à faire les photos devant la pancarte délivrant les cordonnées du cap, avant d'être bousculés par des touristes en provenance de tous les horizons, venus là pour la fameuse photo, et bien décidés à passer les premiers. Nous les laissons à leur course effrénée, pour rejoindre un peu plus loin, « le cap point », et son phare rouge, blanc, et noir. 







Un petit funiculaire nous permet un accès facile, et les dernières marches franchies, nous parvenons au pied du phare. Nous profitons de la vue imprenable à 360 degrés sur la péninsule du Cap. En face de nous, loin, l'Antarctique.



De retour, nous traversons la charmante et animée bourgade victorienne de Simon's town, qui abrite la marine nationale d'Afrique du Sud. Plus loin, nous nous arrêtons admirer les petits pingouins (manchots) de « Boulders beach ». Ils sont là, des centaines, rassemblés sur une petit plage, presque tous immobiles. Tant est si bien qu'à premières vues, ils paraissent faits de porcelaines. Mais, après quelques minutes, certains d'entre eux rentrent de leur baignade, s'ébrouent, et rejoignent le groupe de leurs dandinements bien particuliers, qui amusent la galerie. Nous quittons ces petits compagnons, aux alentours de 14 heures, pour reprendre la route vers Cap Town. 


Nous nous arrêtons pour visiter, un lieu exceptionnel : Le jardin botanique national de Kirstenboch. Un immense jardin qui rassemble mille espèces de fleurs, de plantes, d'arbres et d'essences du monde. De petits sentiers montent, descendent, se croisent, surplombés d'arbres centenaires, aux pieds desquels, sur les pelouses taillées à l'Anglaise, les familles viennent se reposer ou partager un repas froid. Un chemin suspendu, traverse la canopée des grands arbres, et offre une expérience nouvelle. Nous flânons une petite heure dans ce lieu propice au repos, aux conversations, à l'isolement et autre méditation. 




























Il est près de quatre heures, il fait maintenant très chaud. Notre guide nous abandonne à notre hôtel, hésitant de nous savoir seuls sur la route des vins, pour la journée de demain. Mais son grand sourire nous rassure, l'aventure sera belle.




Texte : Henry Lavesque
Photos : HLN et FL

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