mardi 14 février 2017

002 - Cap Town

Un vent très violent et bruyant a soufflé toute la nuit, sans pour autant déranger notre lourd sommeil. Au petit matin, il ne reste qu'une légère brise venue de l'océan. Le ciel est d'un bleu d'azur, et il fait déjà chaud. On nous promet une belle journée ensoleillée. Un petit déjeuner gourmand et varié nous attend dans une salle adjacente à l'hôtel, décorée avec goût, et accompagné du sourire de charmantes et attentionnées jeunes sud-africaines. Kalama, notre guide de la matinée, patiente dans le hall de l'hôtel, et nous embarque dans son véhicule, pour nous faire faire le tour de sa ville, « notre petite ville du Cap », comme il répétera de nombreuses fois au cours de la visite. Nous prenons tout d'abord, la route de la « montagne des signals » (et non des signaux). Ici, après le déplacement des travailleurs loin de la ville, était donné le coup de canon pour les prévenir qu'un bateau rentrait au port, et qu'il y avait du travail. Depuis, tous les jours à midi, un coup de canon est donné pour perpétuer la tradition. La route est sinueuse, et offre une magnifique vue sur la ville, et sur les riches quartiers (« sea point »), construits le long des plages. 





Nous revenons sur le centre ville, traversant des rues commerçantes et animées, dans une circulation encore fluide. Nelson Mandela a laissé son empreinte dans l'histoire de ce pays, et dans le cœur de cette ville. Nous passons prés de la place où il fit son premier discours public, après sa libération. Juste avant, nous avions pu apercevoir l'île de « Robben Island », où il fût emprisonné pendant 18 années, refusant toute concession, et luttant avec force derrière ses barreaux, et entre les murs de sa minuscule cellule, contre le régime de l'Apartheid. 

Peu après, nous faisons halte à l'emplacement de l'ancien « district 6 ». Ce quartier « noir » avait été entièrement détruit, et ses habitants expulsés, afin de les éloigner le plus possible des habitations « blanches ». Un petit musée, installé dans une ancienne chapelle, rappelle en détail cet épisode. 



En écoutant, notre jeune guide nous raconter cette histoire, et bien que celle-ci ne soit pas la nôtre, une grande émotion nous envahit. Être « l'homme blanc », à cet instant précis, devient presque gênant. Heureusement, les paroles rassurantes, tout en restant mesurées, de notre jeune guide, laissent entrevoir un avenir commun pour tous les Sud-Africains. « Il faudra du temps ». Les jeunes générations, qui vivent leur histoire côte à côte, pourraient bien faire accélérer le processus. Les dirigeants du pays s'y emploient, en édictant des lois allant dans le sens du « vivre ensemble ». Pour exemple, cette loi qui impose aux habitants du Cap d'inscrire leurs enfants dans les écoles de la ville, sans tenir compte de leurs origines. Nous continuons notre périple du cœur de ville, jusqu'à l'imposant bâtiment où, au temps de l'apartheid, étaient délivrés les cartes d'identité, mentionnant la couleur de la peau. Les deux bancs publics encadrant le grand portail d'entrée, sont encore là. Sur le premier, figure cette inscription : « réservé aux blancs », sur le second « réservé aux personnes non blanches ». Devant cela, les mots viennent à manquer. 

 

Pourtant, pour nous, qui ne sommes que de passage dans cette ville, il semble que le « mélange » soit en cours. Les églises succèdent aux mosquées, des femmes voilées croisent de jeune filles « fashion », des jeunes noires tiennent la main de grands gaillard à la peau blanche, avec grands sourires. L'avenir est à la jeunesse. Comme pour confirmer cela, nous faisons une visite dans le quartier « Bo-Kaap », (« haut du cap » en afrikaans), le quartier Malais, et son alignement de maisons aux façades colorées. Du jaune vif, en passant par le rouge, puis le vert ou le violet. Les propriétaires sont libres de peindre les façades de la couleur de leur choix, le seule restriction imposée par la ville : deux maisons mitoyennes ne doivent jamais arborer la même couleur. 




Après presque quatre heures de déambulation dans la ville, il est temps de laisser notre guide. Il nous abandonne sur le bord de mer, où nous pensions bien pouvoir prendre le ferry de 13 heures, pour rejoindre l'île de « Robben Island ». Malheureusement, le ferry est complet, jusqu'à vendredi. Nous apprenons qu'il faut réserver sa place au minimum trois jours avant. Nous nous contenterons d'une belle balade en catamaran, le long de la côte, qui nous permettra d'admirer le cap, vu de la mer, et d'approcher dauphins et pingouins. 













Revenus sur terre, nous sautons dans un taxi, pour nous engouffrer peu après, dans le téléphérique montant à « Table Moutain ». De la-haut, la vue sur la ville est magnifique et vertigineuse. Le vent y est d'une violence rare, et il règne un froid sibérien, tranchant avec la chaleur de la ville.

 



















Nous retrouvons, peu après, les rues encombrées de la cité, et notre petit hôtel, havre de repos. Cette journée, bien remplie, se terminera comme souvent autour d'un très bon repas. Au menu de ce soir, crocodile en sauce, et springbok à la tomate. La journée de demain s'annonce pleine d'espoirs, jusqu'au cap de bonne espérance.



Texte : Henry Lavesque
Photos : HLN et FL

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