vendredi 17 février 2017

005 - En route vers la terre des autruches

Voilà deux jours que nous circulons sans guide sur les routes d'Afrique du sud. Vu de France, cela pouvait paraître un vrai défi. D'abord, le fait de rouler en Afrique avec toutes nos idées préconçues,  ensuite, bien entendu, avoir le volant à droite, pour une conduite à gauche de la chaussée, cela faisait quand même beaucoup. Or, il s'avère que prendre la route en Afrique du Sud, est beaucoup plus facile qu'on peut le croire. C'est vrai pour ces premiers jours, nous verrons bien au fur et  mesure de notre avancée dans le pays. D'abord, l'état des routes est remarquable. Les revêtements sans défaut, et la signalétique précise et présente tant sur panneaux qu'au sol. Les africains du Sud semblent suivre scrupuleusement le code de la route, et être prudents et patients. A ce jour, nous n'avons entendu que de rares coups de klaxons. Pour des étrangers découvrant le pays au volant, et manquant d'habitude, tout ceci est fort agréable.
Aujourd'hui, notre étape sera longue de près de 430 kilomètres. En vue de cette longue route, nous avons dégusté un petit déjeuner, en extérieur, sous les eucalyptus du jardin de notre guest house. Charcuterie, omelette, viennoiserie, fromages variés, fruits et yaourts, le tout, agrémenté de différents jus de fruit, dont le jus de raisin de pays...... voilà vraiment de quoi bien préparer notre route.
Nous avons quitté la tranquille et estudiantine petite ville de Stellenbosch vers neuf heures du matin, sous un ciel magnifiquement bleu, et déjà dans la chaleur d'une journée estivale. De part et d'autre de la route, les derniers vignobles de la région laissent place à d'importantes exploitations agricoles. Le paysage devient un peu monotone, fait de grands espaces presque arides, comparables à un « causse » de chez nous, en plus herbeux. Là, paissent moutons et vaches sur des terres infinies. Les  fermes se succèdent, parsemées. On devine un travail âpre et journalier. Les travailleurs sont en majorité de couleur. D'ailleurs, nous remarquons que les seuls africains à marcher au bord des routes ou à faire de l'auto-stop, sont noirs. Beaucoup, vivent à l'écart des centre-ville, regroupés dans des townships. 

















Au bout de 350 kilomètres, nous faisons halte dans la ville de Mossel Bay, importante station balnéaire, sur l'océan indien. La ville est construite sur les flans de la colline qui descend dans l'océan. De riches demeures semblent empiler les unes au dessus des autres, faisant face à l'océan. L'activité portuaire est présente, mais la ville paraît attirer de nombreux vacanciers pour ses plages, ses restaurants de bord d'océan, et son oisiveté apparente. Sous la chaleur du début d'après-midi, nous traversons la ville, jusqu'à son phare, rencontrant sur notre route de jeunes écolières et écoliers, dans leurs uniformes bleus, attendant en piaffant, la reprise de l'école. Nous admirons au musée, la reconstitution de la caravelle de Bartolomé Dias, qui fût le premier à accoster sur les plages de cette région, devançant, de quelques années, le célèbre Vasco de Gama.








Il nous reste maintenant à parcourir les 70 derniers kilomètres pour parvenir jusqu'à Oudtshoorn, la capitale de l'autruche. Pour y parvenir, nous empruntons la R 328, petite route qui serpente dans les hautes collines de la magnifique région du « petit Karoo» (Little Karoo). Nous passons à près de mille mètres, surplombant des paysage en à pic, qui s'ouvrent sur de larges vallées verdoyantes. Nous pourrions presque nous imaginer sur les contreforts des Alpes. Les couleurs sont magiques, et la vue imprenable. 




Tout à coup, alors que nous parvenons sur un plateau plus sec, où tranchent des larges carrés verts de luzerne, nous apercevons de grosses tâches noires en mouvement. Elles sont bien là, les fameuses autruches de Ousdtshoorn. Une fois entrer en ville, on prend conscience de l'importance de cet oiseau (qui ne vole pas), dans l'histoire de la cité. A notre grand étonnement, il règne sur la ville, une chaleur accablante, le thermomètre extérieur de la voiture affiche 46 degrés au soleil. Cette chaleur s'ajoute à notre fatigue.
Néanmoins, après une petite douche, nous trouvons la force de déguster un succulent filet d'autruche grillé, accompagné d'un petit sauvignon bien frais. Quelques éclairs agitent le ciel, et semblent promettre un orage prochain.
Demain, nous allons rendre visite aux autruches, et les approcher de près.




Texte : Henry Lavesque
Photos : HLN et FL

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire