lundi 17 septembre 2018

008 - Sienne et San Gimignano

Sienne. C'est le joyaux de la toscane. Mais ce joyaux se mérite, et il faut être très attentif et patient, pour trouver une place afin de garer son véhicule. La chance nous sourit, et nous réussissons à nous placer pas très loin d'une des entrées principales.
Le cœur de la vieille ville n'est autorisée qu'aux voitures des résidents, ce qui limite considérablement la circulation, et permet une promenade plus qu'agréable. 
Aussitôt franchit le premier porche, nous basculons dans une autre époque, les pierres ocres des murs des maisons, les fenêtres aux persiennes brunes, les briques aux sols des ruelles, et de larges dalles grises pour les avenues, l'ensemble rend une incroyable unité parfaitement conservée.








Au dessus de nos têtes, défilent les luminaires aux couleurs des quartiers que nous traversons. Les quartiers ont leur importance à Sienne. Toute l'année, ils rivalisent de couleurs, de créations, et arborent fièrement les drapeaux de leurs blasons aux balcons. Le point culminant de cette « lutte fratricide », est le palio. Une brève course de chevaux, qui se prépare tout au long de l'année. Chaque cheval engagé dans la course, paré de ses plus beaux atours, et son cavalier, arborant un costume aux couleurs bigarrées, font la fierté du quartier, et porte sur leurs épaules une lourde responsabilité.

Tout à coup, au bout d'une étroite ruelle, presque sombre, une lueur aveuglante dispersée par un soleil incendiaire, nous accueille au pied du lieu qui fait la renommée de Sienne : la piazza del campo. La vision est renversante. La place s'étale, s'élance, s'enroule. Il faut laisser le regard s'ouvrir au plus large, afin d'en embrasser la totalité. Les maisons et palais qui l'entourent semblent retenus par un équilibre précaire, emportés par la pente assez raide qui descend en son centre, jusqu'au pied de « la torre del mangia ». Les badauds sont nombreux, et les langues du monde entier se mélangent pour exprimer l'impression dégagée par ce lieu unique. C'est ici, sur cette immense place que, chaque année et deux fois par an, a lieu le fameux palio. On se surprend à imaginer les dix cavaliers cravachant leurs montures, la foule criant ses encouragements, la violence des frottements au passage de chaque virage, la bave des chevaux poussés à leur maximum, le fracas des sabots battant le pavé, l'excitation,  la peur, le sable volant sur la foule, pour enfin, au bout d'une course sauvage, faite de sang et sueur, voir le cavalier vainqueur porté en triomphe, et son cheval revêtu de la couverture du premier. L'année sera belle pour l'homme et l'animal, élevés au rang de héros, et elle sera également belle pour le quartier.








Nous laissons s'estomper les cavalcades et les cris de nos pensées, pour poursuivre notre visite de "la Venise sans eau" comme l'appelait Dickens. Les boutiques sont nombreuses, maroquineries, chaussures, souvenirs, et bien entendu, les trattoria et ristorante, où se dégustent d'excellentes pastas ou pizzas, à la grande joie de la foule de touristes.
Au détour d'une rue passante, nous déboulons sur une place blanchie par le soleil de ce début d'après-midi. Devant nous s'impose la cathédrale del duomo. Lorsque l'on sait que cette énorme "bâtisse" ne constitue qu'une partie de la construction initiale, interrompue par la peste et un effondrement, on imagine difficilement la grandeur du projet architectural. Le noir et le blanc de la façade reprennent les couleurs de la ville de Sienne.







Nous déambulons dans la ville, profitant de ses trésors cachés : porches en pierre, petites statuettes dans les murs, blasons, le tout dans des odeurs, là de fromage, ici de cuir, et là-bas de vin.







 


L'après-midi s'avance doucement, et nous devons quitter la cité toscane, pour nous rendre au village de San Gimignano.
Malheureusement, et pour la première fois depuis le début de notre séjour, la pluie nous y attendait. Une pluie fine, automnale, contrariante. Parapluies ouverts, nous avançons sur la première place, où de larges arcades nous offrent un abri. Le village est très beau, médiéval, particulièrement bien conservé. La deuxième place, qui jouxte la précédente, est organisée selon le même plan, encadrée de maisons à trois ou quatre étages, trouées de nombreuses fenêtres protégées du soleil par les habituelles persiennes. 






La pluie nous chassera assez vite, pour tout à coup s'enfuir dès que nous aurons franchi les limites de la ville, laissant place à un magnifique arc en ciel, semblant s'échapper d'une des tours. Ce sont ces tours qui caractérisent San Gimignano. Chacun des seigneurs de la ville s'était fait ériger une tour afin d'attester aux yeux de tous, de sa puissance et de sa richesse.












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