lundi 20 septembre 2021

Côte atlantique

 La Rochelle

Nous prenons la route, abandonnant derrière nous le généreux soleil d'un début de matinée cévenole. Nous ne savions pas, alors, que rejoignant Millau, nous allions rencontrer l'automne aveyronnais, avec sa trilogie pluie, froid et brouillard. C'est à l'approche de La Rochelle, dix heures plus tard, que nous retrouvons, enfin, un ciel dégagé, et une température douce. Le temps de trouver un emplacement sous des marronniers endormis, et nous voilà, arpentant la rue s'ouvrant sur le port par la monumentale porte de l'horloge. Autour du port en arc de cercle, les terrasses des bistrots et des restaurants, offrent aux passants, mille trésors venus de l'océan, sur les mélodies d'un chanteur de rue. Bulots, huitres, moules en papillotes, couteaux, forment une ronde gourmande dans les assiettes. Nous faisons étape sur une petite terrasse surplombant l'eau et des bateaux assoupis. Autour d'un vin blanc charentais, un dizaine d'huitres, sardines grillées et terrine de sardines au beurre salé, feront  notre bonheur. Doucement, la nuit se dépose autour de nous, sur les toits des maisons, se faufile dans les étroites ruelles, glisse sur l'eau sombre du chenal. Les lumières de la ville dessinent le contour des deux grandes tours défensives qui font la carte postale de La Rochelle. Le voyage a été long et éprouvant. Après un petite balade digestive, nous tirons la couette sur cette première journée.
Le soleil est là. Au matin du deuxième jour. Direction le port, que nous découvrons sous un ciel radieux. Les deux tours imposent force et respect. A leur pied, l'eau s'est retirée, et n'a laissé qu'un étroit chenal qu'empruntent les bateaux pour sortir et entrer, les uns derrière les autres. Notre matinée est consacrée à la marche. Une marche qui nous mène jusqu'à la plage des minimes, surveillée par le "phare du bout du monde". Un petit phare tout en bois, exacte réplique d'un phare implanté aux confins de la Patagonie. Curieux de découvrir l'histoire de La Rochelle "la rebelle", nous prenons part à une visite guidée historique, bien menée par une guide au discours précis et agréable. Des différents bassins creusés au cœur de la ville, au fur et à mesure de son développement, en passant par les enfilades d'arcades sous les riches maisons du centre ville, jusqu'aux façades à colombages, surmontées de gargouilles sculptées et menaçantes, nous découvrons la ville deux heures durant. Une ville, lieu d'histoire. Tour à tour, anglaise, rebelle au roi de France, protestante, mise à genoux par Richelieu, reconnaissante envers Henri IV, port de traite négrière, La Rochelle déploie une histoire riche et enracinée.
Après un dernier tour dans les ruelles commerçantes, animées et joyeuses en cette fin de chaude journée, nous prenons la direction de l'île de Ré.


Passé le pont, somptueux ouvrage enjambant l'océan, et privant ainsi, Ré, de son état insulaire, nous gagnons Ars en Ré. Le village, arcbouté autour de son petit port, où dansent quelques bateaux colorés, termine sa journée aux sons des discussions des clients installés aux terrasses des restaurants. Nous trouvons à nous garer, devant la boutique d'un sympathique réparateur de bicyclettes, tout heureux de nous compter comme voisins pour la nuit (il dort au dessus de sa boutique). La journée de marche a vaincu nos organismes, et, après une rapide visite du village, nous regagnons notre douce couchette.


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