mercredi 22 septembre 2021

Côte atlantique

 Ars en Ré

Il est huit heures passée. Nous ressentons comme un remue-ménage autour du fourgon, de l'agitation. Des gens qui se saluent bruyamment, des allées, des venues. C'est jour de marché à Ars en Ré. Un marché odorant, coloré, métissé, où se côtoient le poissonnier et  sa pêche du jour, le charcutier et ses produits maison, le fromager, le marchand de vin, le maraicher et même un petit manège à l'ancienne, pour faire patienter les petits. Les portières claquent, les cabas et les porte-monnaie s'ouvrent et se ferment, les sourires s'échangent, très bientôt les verres tinteront. Nous laissons le marché derrière nous, avec quelques emplettes gourmandes dans le sac à dos, pour visiter Ars en Ré, village estampillé "plus beau village de France". Il doit cette appellation aux venelles, très étroites ruelles qui serpentent dans tout le village, reliant les rues, et uniquement accessible à pied. Nous arpentons ce tortueux parcours, découvrant de magnifiques maisons, parfois maisonnettes, aux volets colorés, et agrémentées de fragiles et indolentes roses trémières. L'église, autour de laquelle s'organise le village est remarquable par son clocher qui semble vouloir provoquer le ciel. La mi-journée approche, et nous voilà au pied de l'imposant phare des baleines. Sa particularité réside dans sa forme octogonale. Il culmine à cinquante-sept mètres au-dessus du sol, et les plus courageux, dont nous ne faisons pas partie, se risquent jusqu'au sommet, après une longue et éprouvante ascension (257 marches pour monter...et pour descendre). Comme en Bretagne, les phares font, ici, partie du paysage.

Avant de quitter Ré, nous faisons une halte à Saint Martin de Ré, "capitale" de l'île. Une belle surprise, cette petite ville, en arc de cercle, mangée par son port intérieur, où se bousculent bateaux de pêche et de plaisance. De chaque côté, des boutiques aux jolies devantures en bois, laissent trainer une nostalgie "vintage", appréciée par de nombreux visiteurs. Nous sommes mardi, pourtant, le port est envahi par des familles, de jeunes couples, des retraités, des grosses dames avec de grosses glaces dégoulinantes, des messieurs aux pommettes bien rouges tiraillés par de gros chiens baveux,... tout cela dans une atmosphère de vacance et de fin d'été. Le soleil ne s'économise en rien. Nous faisons le tour de ville, et des remparts Vauban, après avoir profité d'un bon déjeuner, au "bistrot du marin", au-dessus de bateaux cloués au sol par la marée.

Nous reprenons le pont de Ré, pour arriver avec la descente du soleil, à Châtelaillon plage, petite station balnéaire, en plein repos après les vagues estivales de l'été. Nous nous garons devant un petit parc, à quelques mètres de l'immense plage de sable fin. L'océan est là. L'eau est encore chaude, et nous osons y tremper nos pieds. Le soleil amorce sa plongée dans l'océan. Nous déplions nos vélos pour une balade en front de mer, afin d'assister au fabuleux spectacle joué par l'astre solaire. Nous passons devant de riches maisons faisant face à l'océan, comme alignées les unes à côté des autres pour assister à la représentation. Tout à coup, le ciel rougit, l'horizon s'enflamme, et la boule rouge s'immerge jusqu'à disparaître totalement. A la terrasse du bistrot, derrière nous, chacun semble avoir retenu son souffle, il ne reste plus qu'un ligne orange se confondant avec l'horizon. Et tout à coup, plus rien, la nuit est là, les discussions reprennent. Les "baigneuses de Châtelaillon" gardent le sourire, demain le soleil sera de retour.

Après une bonne nuit réparatrice, et une dernière balade pour découvrir les belles maisons de "deuxième ligne", nous prenons la direction de Rochefort, bercés par la douce voix de notre GPS, répétant en boucle "calcul d'un nouvel itinéraire". Ne lui en déplaise, nous arrivons à l'heure du déjeuner à Rochefort.

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