lundi 27 septembre 2021

Côte atlantique

 Cap Ferret

Nous n'avions pas prévu que le closing du "bus des Carrelets", se prolongerait jusqu'à huit heures du matin. Notre nuit fût donc très courte, musique oblige. Changement de programme pour la suite de notre voyage, nous avons décidé de prendre le bac qui traverse la Gironde, faisant ainsi impasse sur la région Bordelaise et le Médoc. Nous nous alignons dans la file de véhicules s'engouffrant sur le bateau, non sans avoir, juste avant, salué nos voisins fêtards quelque peu "déchirés". La traversée sur l'eau boueuse du fleuve ne dure qu'une quinzaine de minutes. 

Arrivés sur l'autre berge, à Lamarque, notre GPS revient à lui, et nous conduit avec précision dans la direction de Lacanau. Nous traversons les dernières terres occupées par la vigne, ainsi que des petits villages qui sentent bon le raisin. De nombreux châteaux émaillent notre route, avec les noms ronflants d'appellations vinicoles. Quelques kilomètres plus loin, le décor change radicalement. Terminé la vigne, place aux forêts de pins. Nous suivons d'interminables lignes droites, encadrées par une forêt dense et uniforme. 

Nous parvenons à Lacanau, sous un ciel bas, laissant glissée une fine pluie sur le lac. La station est en sommeil. Les terrasses des restaurants et cafés sont vides ou fermées, les chaises empilées, les devantures des boutiques closes, il est onze heures, Lacanau dort. Nous longeons le lac, lui aussi bien assoupi, et filons droit sur Cap Ferret.

A peine garés, nous accédons directement au belvédère qui offre une magnifique vue sur la dune du Pilat. Le vent est fort, frais, et la lumière n'est pas encore au maximum, de gros nuages voilant le soleil. Un sentier baptisé " l'abécédaire des dunes", s'ouvre sur la nature sauvage du cap. Ici, du sable, encore du sable, toujours du sable, balayé, roulé, déplacé par le vent et les embruns. La prudence est de mise lorsque l'on s'approche trop près des dunes, le risque d'éboulement est consigné sur les nombreux panneaux qui jalonnent le parcours. Nous parcourons les sept kilomètres de balade, tout en lisant les explications sur de grands panneaux, partant de la lettre A jusqu'à Z, d'où le nom d'abécédaire. Arrivés au bout de la randonnée, il faut revenir au village, ce qui multiplie par deux les sept kilomètres déjà parcourus, chose à laquelle nous n'avions pas pensée au départ. Revenus au fourgon, sous un soleil charmeur, nous nous avançons dans le village qui fait face au bassin et à la ville d'Arcachon. Nous faisons halte au phare du cap Ferret, avec son dernier étage rouge vif, et partons en goguette sur la plage jusqu'aux rues commerçantes. La plage est quasi déserte, seuls, quelques lecteurs assoupis, des promeneurs en discussion, et de jeunes gens jouant au badminton, égayent cette fin d'après-midi. Au loin, brillent les pontons des ostréiculteurs et leurs sacs remplis d'huitres, le sable de la dune du Pilat s'enflamme sous les rayons du soleil. le spectacle est magique. Nous partons découvrir le village ostréicole, qui résonne comme un coquillage creux. Il est trop tard pour le travail, et trop tôt pour l'ouverture des échoppes de dégustations de fruits de mer. L'odeur de l'océan est bien présente autour des larges sacs d'huitres entreposés, des petits bateaux en cale sèche, et l'on entend les clapotis de l'eau du bassin, venus ajouter sa mélodie au tableau, comme pour le parfaire. Un dernier petit tour dans les étroites ruelles du village de Piraillan, et nous voici installés à la "cabane 57", les pieds dans l'eau. Devant nous, le bassin à perte de vue, de fragiles embarcations laissées au repos, soumises à la douce houle, et sur l'horizon, la forteresse infranchissable et incandescente de la dune du Pilat. A ce décor rêvé, s'ajoute comme par magie une couronne d'huitres et de langoustines, mouillée d'un vin blanc transparent de douceur.

La nuit s'invite.

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