vendredi 25 septembre 2015

7 - Aventures dans la vallée des roses...

La journée s'annonçait chargée en émotions et, sans conteste aucun, elle le fût. Après notre traditionnel et riche petit-déjeuner, c'est vers les huit heures du matin que nous prenons place dans nos véhicules, direction la vallée des roses. Nous traversons une ville de Ouarzazate déserte. L'horaire matinal, bien sûr, mais surtout les retombées d'un lendemain de fête, font que personne ne s'aventure encore à l'extérieur. Le ciel est parfaitement bleu au dessus de nos têtes, mais menaçant à l'horizon. Déjà, hier la météo prévoyait de fortes pluies. Nous arrivons au point de départ de notre marche, avec en bruit de fond, quelques coups de tonnerre, encore éloignés. Sur un petit sentier, nous nous avançons tranquillement au cœur de la vallée des roses. A cette saison, il n'y a pas de fleurs. La période idéale pour profiter des couleurs et du parfum des roses se situe au cours des mois d'avril et mai. Au tout début, les rosiers avaient été plantés là, non pas avec l'arrière pensée d'en faire commerce, mais tout simplement, pour empêcher les troupeaux d'entrer dans les jardins. Aujourd'hui, c'est le rapport le plus important de cette petite région, et un attrait supplémentaire pour le tourisme. Petit à petit, la pluie s'approche et, en fin de matinée, finit par nous rattraper, juste au moment où nous entrons dans un petit hameau. A travers une toute petite fenêtre, une jeune femme nous invite à nous mettre à l'abri sous son pas de porte, afin d'y attendre tranquillement la fin de l'averse. Quelques minutes plus tard, nous reprenons notre marche, suivant le lit de la rivière, que nous franchissons à plusieurs reprises sur des petits ponts de bois de fortune. Bien que longue de deux heures, cette promenade ne présente que de rares difficultés, et c'est sous un ciel encore hésitant entre pluie et soleil, que nous retrouvons nos voitures. A partir de là, nous allons emprunter une piste chaotique, qui traverse une immensité quasi-désertique où se disputent petites collines arides et fonds de vallons. Nous croisons quelques familles nomades, installées sous leur tente, surveillant de grands troupeaux de moutons et de chèvres. Les enfants accourent pour voir passer les voitures, et nous saluer de la main. Au bout d'une bonne heure de poussière rouge et d'enchantement, nous surgissons en aplomb de la vallée du Dadès, que nous allons suivre, jusqu'à une curiosité naturelle et géologique : « les pattes de singes ». Dans un petit camping faisant face à ces formations rocheuses, nous prenons le temps de nous restaurer juste ce qu'il faut, avant de poursuivre notre route. Nous traversons de petits villages désespérément accrochés aux pentes rocailleuses, et pouvons admirer de magnifiques kasbahs en terre rouge, surplombant des jardins verdoyants en fond de vallée. La route du retour s'ouvre désormais à nous. Quelques kilomètres plus loin, à la sortie d'un village, nous devons nous arrêter. Le passage à guet de la route est entièrement submergé par l'eau venue des montagnes. Apparemment, l'orage a été d'une violence rare. Il n'a pas plu sur la région depuis plus de six mois, l'eau ne pénètre pas, et s'engouffre avec violence vers la vallée. Tous les villageois se regroupent devant ce spectacle inattendu, et les téléphones portables filment l’événement. Nos chauffeurs cherchent une solution pour contourner l'obstacle, mais rien n'y fait. Il faut désormais attendre le retour du soleil et que l'eau se retire. Une quinzaine de minutes plus tard, un premier véhicule parvient à traverser les flots, sous les applaudissements de la foule. C'est le top départ pour tous les hésitants, et les unes après les autres, toutes les voitures parviennent à passer de l'autre côté, sans encombre. Nous serons encore bloqués à trois reprises par des ruisseaux en crue barrant la route, mais parviendrons à passer assez facilement.
Le soleil est à nouveau avec nous, et nous accompagnera jusqu'à Ouarzazate, et notre maison d'hôte. Ce soir, après un thé et une petite belote, nous dégustons le traditionnel mouton de l'Aïd, cuit à la vapeur, après avoir macéré dans un mélange d'huile d'olives et d'épices.
Demain, la météo annonce une très belle journée ensoleillée de bout en bout. Le temps idéal pour se rendre aux portes du désert.

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