mardi 22 septembre 2015

4 - Oasis de Fint

Le soleil est déjà bien chaud en ce début de matinée, lorsque nos véhicules nous déposent au départ de notre marche, vers l'oasis de Fint. 



Nous aurions dû, très certainement, partir beaucoup plus tôt, car une lourde chaleur nous accompagnera tout au long de la marche, rendant les efforts plus difficiles. Le sentier serpente le long de petits jardins légumiers regroupés autour de la rivière et du petit canal d'irrigation qui sera notre compagnon de la journée. Courgettes, piments, céleris, carrés de maïs, et également palmiers dattiers, grenadiers, figuiers classiques ou figuiers de Barbarie, appelés ici « figuiers des chrétiens », jalonnent notre longue marche, guidée par un petit sentier de muletier. Nous sommes au fond de la vallée.



A notre droite, au dessus de nous, de hautes falaises et collines pelées font office de remparts naturels, obstruant l'horizon. L'ombre de grands tamaris dispense un ombrage bien agréable, sous lequel nous avançons à bon rythme, encouragés par la promesse d'un thé à la menthe chez un paysan du prochain village. A l'entrée de ce petit hameau, essentiellement composé de maisons construites en pisé (terre mélangée à la paille), nous croisons un colporteur installé sur la petite place. Les femmes se regroupent autour de son étal, fouillent et   apprécient nerveusement les tissus et vêtements dont la famille pourra se vêtir pour la fête de l'Aïd El Kébir qui doit avoir lieu le jeudi. 



Zineb, notre guide, nous confie que sous un soleil aussi chaud, seuls les touristes et les colporteurs se risquent à la marche, et comme les colporteurs se déplacent désormais en voiture, et non plus avec leurs ânes, il ne reste plus que les touristes pour se promener sous de telles chaleurs. Cela la fait beaucoup rire, car c'est ce que les gens du village doivent penser de nous. Au détours d'une ruelle, nous sommes invités à une halte dans une des maisons de terre traditionnelles. Notre hôte, une dame arborant un foulard coloré, nous y précède, pressant le pas, pour préparer tout ce qu'il faut pour la dégustation du thé. Nous entrons dans la pièce centrale de la bâtisse. Un four de terre, un frigidaire, et dans un coin une séries de tapis, avec des coussins, composant l'unique mobilier de cette grande pièce à vivre, sur laquelle s'ouvrent différentes chambres disposées aux quatre coins. La cuisine se trouve à l'extérieur. La maîtresse de maison s'affaire autour de nous, pendant que nous nous installons à même le sol sur les tapis et coussins, en ayant pris soin, au préalable, de quitter nos chaussures. Trois tables rondes et basses sorties des chambres, sont disposées devant nous. 

Ensuite, viennent pèle-mêle : le réchaud à gaz, une grande bouilloire avec de l'eau, la théière, la menthe, le sucre et les petits verre à thé, le tout posé au sol sur un grand plateau décoré. L'homme de la maison dépose sur chaque table, les amandes grillés du jardin, et la galette de pain traditionnel, avant de disparaître définitivement avec son épouse. Nous apprenons que la tradition Marocaine veut que l'invité fasse lui-même son thé. On met à sa disposition tout ce dont il a besoin. Ainsi, l'invité fait le thé à sa façon, selon son goût, et ne peut être que pleinement satisfait. Avant de déguster notre thé chaud,  le récipient et la cruche permettant de nous laver, font le tour du groupe.
Cette petite pause, nous permet d'échanger avec nos guides sur les traditions du pays, du quotidien des paysans habitant cette vallée, et de faire plus amplement connaissance. Un moment important et bien agréable, qui nous permet de reprendre force, avant de terminer notre  marche. 

Une petite heure plus tard, la couverture est étalée sur le sol, bien à l'ombre, au surplomb d'une rivière, où femmes et enfants font la lessive, profitant du petit courant d'eau. Nous les observons en mangeant tomates fraîches, petits pains au poulet, et fromages. Il est près de seize heures lorsque nous rejoignons la fraîcheur de la cour de « Dar Daïf ».



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