dimanche 20 septembre 2015

2 - Dans les ruelles de Marrakech

Au milieu de la matinée, nous quittons le centre de Marrakech, laissant derrière nous l'animation bruyante de cette ville qui semble ne jamais dormir. Hier, nous nous sommes jetés tête première dans les souks qui en font l'attrait principal. Un dédale de petites rues, un entrelacement d'étroites ruelles, tissent un véritable labyrinthe dans lequel il fait bon flâner, et où il faut bien garder ses repères, de peur d'être très rapidement perdu. Le soleil n'y pénètre que rarement, faufilant ses rayons, entre les mille et une installations de rues des multiples commerces. Pourtant, tout cela semble organisé et regroupé par corps de métiers. Là, le souk des bouchers, là, celui des tissus, ici les ébénistes, ailleurs les artisans ferronniers, pour ne citer qu'eux. Bien entendu, autour et jamais bien loin, on trouve les petites boutiques à touristes, ventant mille produits, et souvent tous les mêmes. A tout cela s'ajoute une circulation ininterrompue de mobylettes, motos, charrettes et vélos, qui se frayent un chemin à grands coups d'avertisseurs. Se déplacer dans le souk devient alors un exercice périlleux, demandant pas mal de concentration, et beaucoup de vigilance.

 
Dans ces conditions, deux bonnes heures de promenade dans ses ruelles exigües deviennent suffisantes, et il est très vite important, de trouver un lieu où prendre un peu de repos. Ce lieu, nous le trouverons en allant visiter le très beau jardin Majorelle. Une petite oasis de verdure et de calme, ornée de palmiers, de cactus, de grenadiers et agrumes, de bassins emplis de nénuphars, le tout invitant à une promenade silencieuse, entrecoupée de petites haltes sur un banc de bois, ou sous une tonnelle fleurie. Créé à l'initiative conjuguée de Pierre Berger et  d'Yves Saint Laurent, le jardin Majorelle est un lieu de visite incontournable pour les touristes venus à Marrakech, qui trouvent là une parenthèse enchantée dans la découverte de cette ville. 




En une heure, nous en avons fait le tour, appréciant les couleurs et les parfums, et aussitôt le porche d'entrée franchit, nous nous retrouvons dans la frénésie citadine. 


Sur nos pas, nous découvrons le Palais de la Bahia, une très belle demeure organisée en cours successives, entrecoupées d'appartements et de grandes salles richement ornées. Ce palais, composé de cent soixante six salles, fût la résidence de Ba Ahmed, vizir et régent,  véritable maître du Maroc de 1894 à 1900. L'embonpoint de ce dernier eu une conséquence directe sur l'architecture du bâtiment : toutes les pièces y furent édifiées de plain pied. 


Quelques ruelles plus loin, nous découvrons la très belle école coranique, avec ses cellules impressionnantes de par l'absence totale de tout confort. Ici, plus de neuf cent élèves étaient répartis dans cent trente six chambres, avec pour unique programme : repas, sommeil et prière. Aujourd'hui cette école est fermée, et peut donc être visitée. 



Plus loin, au détours d'un porche, nous découvrons un petit écriteau : «Dar Shérifa, café littéraire». Nous suivons les panneaux, jusqu'à parvenir devant un très beau portail de bois. Trois coups frappés au heurtoir, et tels des conspirateurs nous pénétrons, après y avoir été invités, dans un petit hall, s'ouvrant sur une très grande et haute cour intérieure, éclairée par un grand puits de lumière. De larges et moelleux fauteuils nous tendent leurs bras, pour déguster le thé à la menthe et les petits gâteaux marocains. Autour de nous, une exposition de superbes photos du monde orne murs et colonnes, agrémentée par une douce musique traditionnelle. De nombreux livres, en diverses langues, occupent les étagères, encadrant de petits salons meublés de canapés et tables basses. Voici un lieu charmant qui invite à la détente, à l'échange et à la découverte. 




Fatigués, pour ne pas dire épuisés par une si longue marche à travers Marrakech, nous regagnons, en fin de journée, les murs de notre charmant et accueillant riad « Dar thalge ». Un succulent tajine aux pruneaux et amandes nous attendait sur la terrasse du troisième niveau, agrémenté par un délicieux rosé de Meknès. De quoi terminer de la meilleure des façons notre court séjour à Marrakech.
Le lendemain matin, non sans avoir saluer Martine et Bruno, les maîtres des lieux, nous mettons le cap, direction Ouarzazate, avec au programme, différents arrêts au fil du chemin.

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