samedi 19 septembre 2015

1 - Les lumières de Marrakech

L'avion d'Air Arabia nous dépose avec souplesse sur le sol Marocain. En voyage, le premier contact avec le pays visité est, le plus souvent, son aéroport. Celui de Marrakech est tout à fait à échelle humaine. La passerelle nous jette directement sur le tarmac, et nous marchons sous un soleil de plomb jusqu'à l'unique porte d'entrée. Ici, pas de tapis roulants, ni d'escalators automatiques qui se croisent dans tous les sens, pas de flèches, ni de panneaux à suivre après de nombreuses hésitations. On ne fait que suivre la personne qui vous précède vers le passage à la douane. Passage assez rapide devant un douanier qui tamponne aussi bien et aussi fort que dans les autres aéroports, avec le même regard neutre. Dans le hall de l'aéroport, Toufik, notre chauffeur, nous attend pour nous accompagner jusqu'au riad où nous allons séjourner ces deux prochaines journées. Très souriant, il tisse les premiers rapports, usant du stratagème des questions de circonstance  : « Premier séjour au Maroc ? Vous connaissez Marrakech ? ». Bref de quoi, détendre l'atmosphère, et tenir jusqu'à l'arrivée à destination. A travers, les vitres, nous découvrons une ville animée et, semble-t-il, en pleine mutation, au regard des nombreux chantiers que nous pouvons apercevoir en bord de route. Le premier constat est le manque total de hauts immeubles. Ici, pas de tours qui grattent le ciel, mais des constructions de deux à trois étages maximum. Notre véhicule s'engouffre dans la vieille ville, se frayant un chemin sous les portes voutées successives, et au milieu d'une circulation qui se densifie au fur et à mesure que nous avançons. Les ruelles deviennent de plus en plus étroites, et de plus en plus encombrées. Nous parvenons tout de même jusqu'à une petite place où marchands ambulants, véhicules de livraisons, charrettes tirées par de mulets, se disputent le passage. Pour nous, c'est le terminus, le reste du chemin se fera à pied. 



Tirant nos valises, nous passons sous une petite arche qui marque l'entrée d'une ruelle étroite, animée par de jeunes enfants, pour la plupart collés à leur téléphone portable ou à leur tablette, jetant un regard distrait à ces touristes venus d'on ne sait où. La solide porte de fer s'ouvre sur le sourire accueillant de Martine, la propriétaire, qui nous offre le thé de bienvenue après nous avoir fait un rapide tour de la maison. 


Il s'agit d'un très beau riad organisé autour de la cour et de son bassin circulaire. Les chambres occupent les premier et deuxième étages, avec une  grande terrasse donnant vue sur les toits de Marrakech, et une impressionnante forêt d'antennes paraboliques. Cette maison parfaitement décorée, où la couleur noire du mobilier se dispute avec le blanc immaculé des murs, se présente comme un véritable petit refuge au beau milieu de cet enchevêtrement de ruelles. Pourtant, à peine installé, nous voilà déjà repartis pour profiter pleinement de la ville, et plus précisément de la fameuse place Djemaa El Fna, vers laquelle tout Marrakech semble converger. 



Il n'est que 17 heures  lorsque nous y parvenons, mais déjà l'immense place a pris son rythme de croisière. Charmeurs de serpents, vendeurs de souvenirs, hordes de touristes, calèches colorées, petits singes savants, on y trouve de tout, on y croise tout le monde, un cœur de ville qui bat à la cadence des tambours. 





Au bout d'une heure passée à arpenter la place sans aucune but précis, à part celui de s'imprégner de l'atmosphère de la ville, nous décidons de nous accorder une petite pause au Café de France. Ce lieu incontournable profite d'une large terrasse donnant directement sur la place, mais surtout d'une deuxième terrasse au premier étage, surplombant la place et offrant une vue plongeante imprenable. Tout le monde vient ici, pour voir et être vu. Les touristes bien entendu, mais également la jeunesse Marocaine. A l'heure où une table en bord de terrasse semble n'attendre que nous, le soleil a déjà entamé sa lente descente. Autour de nos jus d'oranges pressées, nous admirons l'astre du jour offrir ses derniers rayons, et disparaître derrière les maisons, emportant avec lui le souvenir de cette première chaude journée Marocaine. Tajine et couscous seront au menu de notre repas du soir, avant qu'un sommeil lourd et réparateur nous prépare à la journée de demain, et ses nombreuses visites.

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