mercredi 9 mai 2018

Jour 04 - Les villages vignerons

Au 19 de la Bergasse strasse, à une rue de notre hébergement, résidait le bon docteur Sigmund Freud avec toute sa famille. Il vécut à cette adresse, jusqu'à son exil en Angleterre en 1938, fuyant la folie nazi qui, chaque jour, se rapprochait de lui. Aujourd'hui, cette maison a été joliment et humblement transformée en musée. Une maison bourgeoise, séparée en deux parties bien distinctes. Une partie professionnelle avec la salle d'attente, et le cabinet des consultations, et la partie consacrée à la vie de famille. On suit l'évolution du docteur Freud, de ses premiers livres et interprétations des rêves, en passant par ses différents voyages dans le monde, invité qu'il fût, par les plus éminents chercheurs et scientifiques, jusqu'à son départ forcé. On y découvre également, un Freud entouré d'une collection ahurissante d'antiquités archéologiques. Il parvint d'ailleurs à faire rapatrier son importante collection, en Angleterre, dans sa globalité. Pour quitter le pays, Freud dût s’amender auprès du pouvoir nazi, d'une taxe d'un montant estimé aujourd'hui en euros à 250 000,00. Freud ne revint jamais en Autriche, il mourut sur le sol Anglais en septembre 1939. La visite de cette maison-musée est à conseiller. Les objets rassemblés, les films de famille projetés..tout cela installe une émouvante atmosphère, entre des murs qui ont dû entendre bien des choses.









Nous abandonnons derrière nous, ce bon docteur, pour nous installer à l'étage du bus qui doit nous conduire dans la forêt viennoise, en bordure de la ville. 
Nous partons à la découverte des petits villages de vignerons qui font la renommée du vin autrichien. Arrivés à Kahlenberg, petit colline de 450m d'altitude, nous découvrons une vue imprenable sur la ville de Vienne. Nous avons de la chance, l'orage d'hier soir a chassé les nuages, et ce matin, le soleil  inonde la vallée viennoise. De cette colline, démarrent une multitude de sentiers pédestres qu'empruntent sans hésiter, les amoureux de marche et de nature. 





Nous quittons le bus jaune à Grinzing, petit village pittoresque, où les « heurigers », proposent la gastronomie locale. Ce sont des petites auberges, nichées dans un cadre bucolique, qui font déguster leur propre production vinicole, accompagnée des plats les plus variés. Le vin blanc, en particulier, y est consommé, au son des chansons du folklore viennois. C'est dans le village voisin de Heiligenstadt que nous décidons de nous soumettre à la coutume locale. Une jolie petite place pavée, aux murs colorés de fleurs, donne accès au « Pfarrwirt ». Il nous suffit de passer le porche de pierre, pour nous retrouver dans un belle cour intérieure où sont installées de nombreuses tables couverte de nappes à petit carreaux verts, à l'ombre d'un magnifique marronnier. Nous profitons de ce cadre champêtre pour déguster nos plats, arrosés, bien entendu, du vin de la maison.





Outre ses auberges et sa quiétude, ce petit village est aussi connu pour avoir été le lieu de villégiature de Ludwig Van Beethoven, qui aimait à venir composer ici, à l'abri de la cohue viennoise, et profiter du bon air, sur les conseils de ses médecins. Là aussi, la maison du compositeur a été conservée dans l'esprit. Le musée envahit toutes les pièces et présentent de nombreux documents liés à la vie de Beethoven. Notamment un buste monumental, et l'original de l'émouvante lettre destinée à ses frères, mais qu'il n'envoya jamais. Dans ce courrier, Beethoven confiait toute sa détresse devant sa surdité grandissante, et se disait homme bien malheureux.





Aujourd'hui, pas d'orage à l'horizon, le ciel viennois est resté d'un bleu azur, avec le soleil pour compagnon.
Nous faisons une halte au « Café français », pour profiter des derniers rayons du soleil. Ici, si vous commandez un café français, on vous sert un expresso, recouvert d'une épaisse couche de crème fraiche maison au parfum de cannelle. Délicieux.




Mais, il est temps d'enfiler des vêtements plus adéquats, car ce soir, nous allons au concert. Soirée Mozart, au « Musikverein », avec un orchestre issu du philharmonique de Vienne. La salle est éblouissante et, a elle seule vaut le détour. Pendant un heure trente, se succèdent les plus belles compositions d'Amadeus, devant un parterre enthousiaste. (A part peut-être les deux dames asiatiques qui nous entourent. La première les yeux rivés sur son portable du début jusqu'à la fin du concert, et l'autre, piquant du nez au bout du troisième morceau !).







De retour, nous traversons à pied, une Vienne nocturne encore bien animée. Demain, c'est jour férié.
Nous passons à nouveau devant la maison du docteur Freud. En parlant de psychanalyse, il me revient un mot de Pierre Dac. Ce dernier, aux questions : « Qui suis-je ? D'où je viens ? Et où vais-je ? avait l'habitude de répondre : « Je suis moi. Je viens de chez moi. Et là,  j'y retourne ».



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