samedi 3 octobre 2020

Bretagne Sud - 16

Sur les rives du Lot

Une nouvelle nuit de pluie vient de s’achever et, ce matin, une bruine épaisse glisse sur le parebrise du fourgon. Nous désirons rejoindre l’Aveyron pour la soirée. Nous faisons cependant une première halte à Gourdon. Une rapide visite de son centre historique, qui conserve les traces d’une ville médiévale, avec ses maisons à colombages et son sénéchal. La pluie offre une parenthèse juste le temps de notre promenade matinale. 




Une heure plus tard, nous voici en vue de Saint-Cirq-Lapopie posée sur son piton rocheux, et surveillant les rives du Lot. Il pleut à verse. Il est l’heure du déjeuner. Un petit restaurant, en bord de route, juste à l’entrée du village, semble n’attendre que nous. Nous y entrons. Depuis notre départ, nous avons, à quelques reprises, pris nos repas dans des restaurants, ou crêperies. Nous attendions de trouver notre restaurant coup de cœur. Le « Saint Cirq Gourmand » le sera. A peine pousser la porte, nous sommes accueillis par le franc bonjour de la jeune femme, maîtresse des lieux. Autour de nous, une décoration délicate, recherchée, reposante, confortable. Le comptoir abrite tout une variété d’appétissantes tartes salées, surmonté d’une série de « Lou pastis », un gâteau roulé craquant aux pommes, se dégustant à peine chaud, spécialité de l’établissement, et qui fera le délice de notre dessert. Ajoutez à cela les tranches de foie gras du Quercy en entrée, et vous comprendrez la justification de l’arrêt. Nous prenons notre repas contre les fenêtres à petits carreaux, donnant sur le village perché. De petites attentions de décoration agrémentent notre déjeuner, comme ces assiettes en faïences chinées, dans lesquelles se succèdent les mets. 

Après avoir féliciter la jeune restauratrice, nous nous dirigeons dans les ruelles du village, pour une visite de près de deux heures, qui fera notre digestion. Si le restaurant de midi était notre coup de cœur, le village de Saint-Cirq-Lapopie, fera partie de nos villages préférés, dans ce voyage. Il domine la vallée du Lot, comme le ferait un phare breton, pour avertir de l’arrivée de troupes ou de bateaux. De ce village, André Breton, père du surréalisme, a dit : « J’ai cessé de me désirer ailleurs ». Lui qui a passé de nombreux étés ici, dans sa maison, invitant des amis du monde entier. Les ruelles s’entrelacent, se dénouent au rythme de la balade, s’unissant à nouveau pour accéder au sommet de la forteresse détruite, qui repose sur une bien belle église. Les artisans ont envahi les basses boutiques, les restaurants proposent leurs menus qui se découvrent en terrasse avec vue plongeante sur la vallée.  Chaque fois qu’on lève la tête, c’est une découverte nouvelle, un détail, un personnage gravé dans la pierre, une fenêtre finement sculptée, une gargouille, le tout guidé, ici, par de petits escaliers de pierres plates, là, par les pentes pavées abruptes. La fin de journée approche avec un ciel qui se découvre peu à peu.




Nous reprenons la route, pour rejoindre une heure plus tard, la Bastide-l’Evêque, petit hameau aveyronnais. Nous garons notre fourgon dans la cour d’une ferme, accueillis par un sympathique couple, à l’accent chantant et le « r » roulé. 

Demain, nous prendrons la route de la maison, ultime étape de notre périple.

 

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