mercredi 1 mars 2017

015 - Du Swaziland jusqu'au Mpumalanga

Nous avons été réveillés par les bruits de pas bondissants des singes sur la tôle du toit de notre petite maison. Le soleil était déjà présent, et annonçait une belle journée. Il nous fallait sortir du Swaziland pour prendre la route jusqu'à Grascop, et nous retrouver, ainsi, à nouveau en Afrique du Sud. Après un excellent petit déjeuner en terrasse en pleine nature, nous quittons notre confortable lodge, et nous nous élançons sur la route, non sans avoir fait une petite halte au marché artisanal local en plein réveil.



La petite ville de « Ezulwini » que nous laissons derrière nous, dégage une étrange atmosphère. D'énormes bâtiments en construction, des buildings de sociétés, des ambassades bien gardées, (États-Unis, Koweït, Qatar !), surgissent dans un décor volontairement citadin, avec des doubles ou triples voies de circulation, et un réseau d'éclairage public fourni. La route jusqu'à la frontière est courte, et une fois les formalités de douanes passées, l’Afrique du Sud nous accueille à nouveau. 
Une petite erreur de GPS, décale un peu notre trajet, auquel nous nous raccrochons, un peu plus bas, dans une ville répondant au nom de Carolina. A la sortie de la bourgade, nous allons faire connaissance avec les « Potholes », que l'on peut traduire littéralement par « trous ». Des panneaux triangulaires en bord de route avertissent de leurs présences. Chez nous, nous appelons cela des « nids de poules », ici ce serait plutôt des « nid d'autruches ». Pendant plus d'une heure, et sur près de 100 km, nous allons jouer au chat et à la souris avec ces trous dans la chaussée, et les énormes déformations du bitume. Par endroit, c'est au pas que nous franchissons les obstacles, alors que les poids-lourds, tirant remorques, freinent à peine, meurtrissant un peu plus la chaussée à chaque passage. L'état de la route est certainement dû à leurs allées et venues, ajoutées aux violentes pluies que se sont abattues sur la région toute la semaine dernière. Cette profonde vallée semble dépendre économiquement de l'exploitation minière et forestière, et les camions chargés à ras, sont légions, et pressés. C'est au milieu de l'après-midi que la route se fait meilleure. Nous approchons de notre destination finale. 
Avant une bonne douche, nous nous arrêtons dans une petite ville du nom de « Pilgrims rest », conservée dans son état d'origine depuis la ruée vers l'or vers 1890. Cette tranquille bourgade offre à ses visiteurs un véritable bon dans le passé. Les devantures des magasins en bois coloré, les enseignes en fer forgé qui se balancent, les postes à essence avec leurs pompes manuelles d'origine, tout est d'époque. Nous avons même trouvé une vendeuse dans une petite épicerie, dont l'état, (pas l'épicerie mais la vendeuse), pouvait laisser croire qu'elle était déjà là au temps de la ruée vers l'or. Même si le touriste est ici attendu, le fait que ce village soit un vrai village habité, conserve à cette petite ville une certaine authenticité bien agréable.






Quelques kilomètres plus loin, nous trouvons les superbes petites maisons qui nous avaient été réservées dans le lodge « Zur Alten mine ». L'obscurité inonde peu à peu le paysage. Nous allons rester ici pendant deux nuits.



Ce matin, c'est un ciel vide de nuage qui surplombe la belle région de Mpumalanga. Aujourd'hui, nous allons consacrer notre journée à la visite, aux curiosités naturelles des alentours. Notre hôte nous conseille un parcours, avant de nous offrir un petit déjeuner complet, avec en prime dégustation de charcuterie de Koudous, et d'Impalas. 
En pleine forme, nous prenons les direction des chutes d'eau à quelques kilomètres de la ville. La première a pour nom « Lisbon Falls », la seconde « Berlin Falls ». Les noms de villes européennes sont courants. Ainsi, sur la route, des panneaux indiquaient Belfast, Amsterdam, Newcastle, Aberdeen. Ces deux chutes sont majestueuses, tout en restant modestes si on doit les comparer aux grandes chutes beaucoup plus connues. Pourtant, la vue est saisissante. Elles s'insèrent dans un très beau paysage verdoyant, et laissent leurs eaux s'infiltrer plus bas dans la vallée, retrouvant une douce tranquillité.



Nous écartant des grondements de l'eau, nous suivons le cours de la « blyde river », jusqu'au « Bourke's luck Potholes ». Cette curiosité naturelle est constituée de grands trous successifs, creusés par la rivière, qui se déverse dans chacun d'eux au fur et à mesure de sa course. Un petit sentier permet de les approcher, et même de les enjamber grâce à de petits ponts. 




Plus loin, nous suivons, par la route panoramique, les gorges profondes du « Bourke River Canyon ». Le deuxième canyon le plus profond d'Afrique, et le troisième du monde (on ne parle là que de profondeur). Nous profitons de chaque point de vue, pour une pause photos qui s'impose d'elle même, tant le lieu est magnifique. Les parois sont vertigineuses et forment un à pic impressionnant. L'ensemble revêt une couleur du plus beau vert, offrant une végétation renouvelée et frémissante. Le regard s'émerveille des contrastes entre les falaises aux rouges terreux, et les arbres accrochés comme par miracle, presque suspendus. Nous profitons longuement du spectacle. Bientôt, une brume épaisse envahit l'horizon, et semble vouloir voiler la vue. 



Nous filons rapidement jusqu'à la « God's windows  » (« La fenêtre de Dieu »), où l'on nous promet une vue unique sur la vallée (une des vues les plus belles du monde selon les guides touristiques). Malheureusement, la brume nous prend de vitesse, et lorsque nous arrivons, le panorama est bouché, à notre grande déception. Nous effectuons tout de même la belle balade de la « foret de la pluie », au sein d'un décor de jungle tropicale. 







En revenant sur nos pas, nous faisons un arrêt dans la ville de Graspok, pour flâner le long de ses larges avenues animées, où marchands de rues hèlent le passant. 
Notre nuit sera courte, car demain, nous devons partir dès sept heures du matin, pour le fameux « Park Kruger », où nous attend, du moins, nous l'espérons, notre « Big Five ».

Texte : HL
Photos : HLN et FL

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire