Durban, déploie ses
tentacules citadines, sur lesquelles des milliers de véhicules
avancent à l'unisson. Parfois large de cinq voies parallèles,
l'autoroute périphérique ne parvient pas à évacuer le flot de
voitures de cette fin d'après-midi. Depuis maintenant près d'une
heure, nous progressons au milieu de ce raz de marée de
carrosseries, avec l'espoir de pouvoir nous extirper au plus vite de
la masse.
Pourtant, ce matin, en
quittant les hautes montagnes, nous étions loin d'imaginer nous
retrouver quelques heures plus tard, plonger dans les méfaits de la
civilisation.
La nuit fût bonne. Les
cris des pintades au cou bleuté firent office de réveil. Nous avons
pris la route vers les 9h30, pour traverser la province du « Kwazulu
Natal », en direction de la côte, et la région de Durban.
Nous allons entrer dans le pays Zoulou. D'ailleurs, les noms
imprononçables des villes que nous avons traversées, à consonance
Afrikaner, sont ici très vite remplacés par des noms zoulous, tout
aussi imprononçables.
Nous faisons une première halte près de la
petite ville de Howick. Nous y admirons une chute d'eau de près de
95 mètres de hauteur, qui fait la réputation de la bourgade, et lui
permet d'attirer les touristes.
Cette cité tranquille possède un
deuxième attrait, historique cette fois. C'est là, que Nelson
Mandela fût arrêté en 1962, sur dénonciation, pour être emprisonné,
alors qu'il tentait d'échapper à la police, déguisé en
camionneur. Un musée de l'apartheid y est installé (actuellement en
travaux d'agrandissement). Une sculpture originale marque cet épisode
de l'histoire de Mandela. De hauts poteaux en fer, sont plantés dans
le sol. Si on les regarde à un endroit précis, on voit apparaître
en dégradé le profil de Madiba, plus connu sous le nom de Nelson
Mandela. Ce nom de Madiba, est son nom de clan tribal, et représente
la marque d'un profond respect. Le lieu est chargé d'histoire.
Jeunes et vieux, blancs et noirs, touristes ou locaux s'y croisent,
et ne manquent pas d'y poser pour la postérité familiale.
Un peu
plus loin, après avoir un peu affolé notre GPS, nous prenons la
route des mille collines, et ses vallons verdoyants. La circulation y
est nettement plus tranquille. Sur ces petits monts arrondis où
paissent de robustes vaches, des villages colorés, faits de petites
huttes rondes aux toitx de chaume, se succèdent. Au bord des routes,
les hommes conduisent les troupeaux, les enfants jouent, les femmes
portent des fardeaux. C'est la vie des campagnes, si éloignée et
pourtant géographiquement si proche de la folie citadine des
environs de Durban. Nous dépassons de nombreux taxis collectifs qui
déposent les collégiens rentrant au village en cette fin de
semaine, et embarquant les travailleurs. Ici, nous ne croiseront
qu'une population essentiellement noire. Les enfants nous font
bonjour de la main, semblant s'interroger sur notre présence. La
route épouse les contours des collines, et reste très agréable.
Nous poursuivons sur quelques kilomètres, avant de tomber nez à nez
sur la folle circulation de la nationale 3. Nous parvenons néanmoins
à sortir du trafic. Bien fatigués, mais tout heureux d'être là, nous
garons notre véhicule devant la superbe maison d'hôte, qui va nous
abriter pour la nuit.
Rien de mieux qu'un
magnifique plateau de fruits de mer, sur une terrasse surplombant l'océan indien, et patinée par l'air marin, pour nous refaire une petite santé.
Filet de poisson, moules à la crème, beignets de calamars, et
langoustines grillées, se partagent notre assiette, avec pour
compagnon, un bon et frais « Sauvignon blanc ». Nous
sommes pour quelques jours, sur la coté Ouest du pays. Demain, avec
de la chance, nous pourrons voir les hippopotames.
Texte : HL
Photos : HLN et FL
Texte : HL
Photos : HLN et FL
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