Il est environ 9h30,
lorsque nous quittons la petite ville de Cradock, sous un ciel où le
bleu domine, quoique parfois bousculé par de gros nuages. Après une
nuit agréable, dans notre petite maison, et un copieux petit
déjeuner, nous prenons la route pour Bloemfontein.
Cette ville de
Cradock nous laisse un sentiment mitigé, avec ses rues presque aussi
larges qu'une voie d'autoroute, son style de maisons purement
afrikaner, ses quartiers délabrés, peu entretenus, où semble
vivre une population à majorité noire, et de grandes maisons aux
jardins strictement quadrillés, défendus par des chiens énervés,
de hauts murs et clôtures électrifiées. Deux mondes paraissent se côtoyer, en se regardant vivre.
Avant de quitter nos hôtes, une
gentille dame nous conseille un itinéraire nous permettant d'éviter
la nationale 1, où les camions des compagnies de transports se
suivent et se ressemblent. Nous avons eu bien raison de suivre ses
indications. La route est presque déserte, et traverse des paysages
magnifiques. Nous évoluons au milieu de grandes immensités
herbeuses, secouées par un vent rasant. Ovins et bovins se partagent
l'espace, en toute quiétude.
Au bout de deux heures de route, entre
plaines et collines, nous faisons halte à « Gariep Dam »,
pour admirer le plus grand lac artificiel du pays, qui, entre autre,
fournit l'eau à la ville de Cradock.
Nous prenons la route pour la
réserve naturelle, où l'on nous promet de voir les fameux
« Springboks », petites gazelles à la fourrure banche et
jaune, traversée d'une ligne noire. Ce splendide animal est
l'emblème de l'équipe de rugby d'Afrique du Sud. A peine franchit
l'entrée de la réserve naturelle de « Gariep Gam »,
qu'un petit springbok vient nous saluer en guise de bienvenue. Une
centaine de mètres plus loin, nous nous trouvons nez à nez avec un troupeau
d'antilopes, aussi surpris que nous de ce face à face inattendu.
Elles nous dévisagent, avant de s'engouffrer dans les buissons à
gauche de la piste. Là, elles picorent dans les branchages, ignorant
notre présence. Quand tout à coup, sans que nous sachions vraiment
pourquoi, les voilà qui détalent les unes derrières les autres, et
traversent la piste devant nous, d'un seul bond aérien et léger. Le
spectacle est fantastique, tout droit sorti d'un dessin animé.
Un
peu plus loin, un zèbre des montagnes et son petit broutent l'herbe
grasse et d'un vert profond. Notre présence semble déranger la
mère. Elle s'éloigne rapidement suivi de son petit qui a toutes les
peines du monde à la suivre dans les gros rochers. Il doit être
encore jeune, et ne quitte pas l'ombre de sa mère.
Nous avançons et
retrouvons nos amies les autruches, avant qu'un solide buffle solitaire
n'apparaisse dans les hautes herbes. Lui aussi, nous fixe avec
détermination.
Une famille de zèbres des montagnes passent près de
lui. Ces zèbres sont différents de leurs cousins que nous avons pu
approcher hier dans la réserve d'Addo. Les rayures de leur robe sont
différemment disposées, ils semblent plus robustes, et possèdent
de petites oreilles arrondies. Aux détours de la piste, c'est un
véritable ballet qui nous attend. Des centaines de springboks et
d'antilopes tapissent un coin de verdure, et forment dans leurs
courses, de véritables vagues jaunes, noires et brunes. Nous
stoppons et admirons le spectacle, alors qu'à notre gauche, un
troupeau de buffles avancent lentement dans la lumière franche du
soleil.
Le tour de cette petite réserve nous a pris une bonne
heure. C'était une belle surprise, car y parvenir n'est pas très
facile. Les indications routières permettant de s'y rendre étant
rares. Nous rejoignons notre route, direction Bloemfontein. Nous
roulons dans la région appelée « l'Etat libre ». Au
bout d'un heure, nous quittons notre tranquille départementale, pour
la nationale 1, où comme prévu, nous partageons le bitume avec de
nombreux camions. Il est 16h30, lorsque nous nous mêlons à la
circulation bruyante de Bloemfontein, capitale judiciaire de
l'Afrique du Sud. Une ville que nous n'aurons pas le temps de
visiter, mais qui s'annonce aussi neutre et encombrée que n'importe
quelle ville du monde. D'immenses panneaux publicitaires, des
centaines de voitures agitées, des enseignes connues dans le monde
entier, bref, rien de nouveau sous le soleil. Nous trouvons assez
rapidement notre hôtel, un établissement de chaîne hôtelière
sans charme, mais très confortable, ce qui nous permettra de nous
reposer après cette longue route.
Le parcours de demain, dépasse
également les 400 kilomètres. Nous allons longer la frontière du
LESOTHO, étrange petit pays, entièrement encerclé par le
territoire de l'Afrique du Sud, et nous rendre dans les montagnes du
Drakensberg.
Texte : HL
Photos : HLN et FL
quel beau périple !!! bizzz a vous tous ...et beau voyage ! Lau
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