Au seul nom d'Afrique, on
imagine tout de suite des femmes en boubous colorés, enfant ceinturé
dans le dos, écrasant les grains de mil, avec un lourd et long
bâton. D'immenses étendues désertiques où résistent buissons
d'épineux et baobabs géants, parsemées de petites cases rondes
autour desquelles traînent de petites chèvres, et des vaches
maigres et fatiguées. Des petits enfants mal nourris, et yeux grands
ouverts. Des longues files de femmes portant sur leur tête des
récipients en plastique débordant de l'eau puisée parfois à des
kilomètres. Bien sûr, cela on peut le voir en Afrique. Mais
nous, nous ne l'avons pas vu en Afrique du Sud. Nous avons découvert
un pays bien différent de ce que nous pouvions imaginer. Un pays que
l'on peut décrire comme partagé plutôt que divisé. Ainsi, les
Africains du Sud sont regroupés autour de la langue anglaise,
pourtant la population blanche parle l'afrikaner, alors que la
population noire parle différentes langues locales suivant la région
d'appartenance. Cape Town, première ville de notre périple, nous a
laissé une impression de paix, de mélange. Cité vivante, jeune,
multi-culturelle, dépositaire assumée de son histoire récente ou
passée, Cape Town, fût une belle surprise. Elle reste toutefois une
ville à majorité blanche, à l'influence américaine et européenne.
Cette influence s'est ressentie dans toute la péninsule du cap, la
route des vins, et jusqu'à Cradok, cité afrikaner. Au fur et à
mesure de notre remontée vers le nord, cette influence s'est
évanouie, laissant place à une véritable âme africaine noire. Le
partage voulu comme avenir dans le sud du pays, semble se transformer
en partage imposé et subit à Johannesburg. Ici, le centre ville
paraît totalement abandonné. La population blanche vit dans les
quartiers chics aux vertes pelouses parfaitement tondues. Les
résidences surveillées par caméra, avec entrées uniques à un
poste gardé, se succèdent. La question de la sécurité revient
toujours dans les discussions. De grands quartiers d'affaires, où
siègent les grandes entreprises locales et étrangères, ont été bâtis récemment, créant de nouveaux espaces de vie à l'extérieur
de la ville. Le problème qui pourrait paraître résolu dans une
ville comme Cape Town, apparaît comme presque insoluble à
Johannesburg.
Tout au long de notre périple, nous avons pu constater
que le mélange entre populations noires et blanches se faisait, mais pas toujours avec équilibre. Les emplois de service sont
quasiment effectués en totalité par les noirs. Sur les routes, tous
les employés maniant, en plein soleil, pelles, débroussailleuses,
râteaux, sont toujours de couleurs.
L'Afrique du sud semble une
terre de contrastes. Pays des gros pick up, des puissants 4X4, et de
la Porsche Cayenne, elle est aussi le pays des enfants qui vont à
l'école à pied, des taxis collectifs surchargés, des « town
ship », et des femmes et hommes tendant un billet sur le bord
de la route pour espérer mettre fin à l'interminable attente d'un
véhicule qui veuille bien les emmener jusqu'au prochain bourg.
Mais tout cela, ne doit
pas cacher les trésors de ce pays. L'Afrique du Sud est un pays
magnifique, bénéficiant de paysage à couper le souffle. La
diversité des lieux est extraordinaire. Du bord de l'océan, en
passant par des immenses plaines, jusqu'à de hautes montagnes
grignotant le ciel. La nature Sud Africaine nous a séduit, et
emporté chaque jour dans des horizons nouveaux. L'accueil a été
magique, et nous avons trouvé face à nous de bien jolis sourires,
et beaucoup d'amabilité. (à part peut-être l'éléphant du Kruger
Park !). Traverser les immenses réserves, et voir de nos yeux
ces animaux dans leurs éléments, profitant d'une totale liberté,
et nous sentir de simples invités dans ce monde qui leur appartient,
aura été une magnifique expérience.
Alors bien sûr, nous
n'avons traversé ce pays que pendant trois semaines, en touristes,
et nous n'y vivons pas au jour le jour son quotidien. Les problèmes,
surtout dans les villes doivent exister, à n'en pas douter. Mais,
ces trois semaines ont été magiques, et nous conseillerons à ce
qui hésitent, d'oublier leurs craintes, et d'aller profiter des
grands espaces Sud-Africains.
En conclusion, nous
pourrions dire qu'en Afrique du Sud, l'essentiel a été fait (fin de
l'Apartheid), mais que le principal reste encore à faire. Espérons
que le temps pansera les blessures, et que sans pour autant oublier
le passé, l'avenir donnera à cette nation une force de caractère
supplémentaire qui lui permettra de s'envoler dans la direction
désignée par l'index de Madiba.
Freedom Mandela ! |
Texte HL
Photos : FL
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