Nous avons été
réveillés par les bruits de pas bondissants des singes sur la tôle
du toit de notre petite maison. Le soleil était déjà présent, et
annonçait une belle journée. Il nous fallait sortir du Swaziland
pour prendre la route jusqu'à Grascop, et nous retrouver, ainsi, à
nouveau en Afrique du Sud. Après un excellent petit déjeuner en
terrasse en pleine nature, nous quittons notre confortable lodge, et
nous nous élançons sur la route, non sans avoir fait une petite
halte au marché artisanal local en plein réveil.
La petite ville de
« Ezulwini » que nous laissons derrière nous, dégage
une étrange atmosphère. D'énormes bâtiments en construction, des
buildings de sociétés, des ambassades bien gardées, (États-Unis,
Koweït, Qatar !), surgissent dans un décor volontairement
citadin, avec des doubles ou triples voies de circulation, et un
réseau d'éclairage public fourni. La route jusqu'à la frontière
est courte, et une fois les formalités de douanes passées,
l’Afrique du Sud nous accueille à nouveau.
Une petite erreur de
GPS, décale un peu notre trajet, auquel nous nous raccrochons, un
peu plus bas, dans une ville répondant au nom de Carolina. A la
sortie de la bourgade, nous allons faire connaissance avec les
« Potholes », que l'on peut traduire littéralement par
« trous ». Des panneaux triangulaires en bord de route
avertissent de leurs présences. Chez nous, nous appelons cela des
« nids de poules », ici ce serait plutôt des « nid
d'autruches ». Pendant plus d'une heure, et sur près de 100
km, nous allons jouer au chat et à la souris avec ces trous dans la
chaussée, et les énormes déformations du bitume. Par endroit,
c'est au pas que nous franchissons les obstacles, alors que les
poids-lourds, tirant remorques, freinent à peine, meurtrissant un peu
plus la chaussée à chaque passage. L'état de la route est
certainement dû à leurs allées et venues, ajoutées aux violentes
pluies que se sont abattues sur la région toute la semaine dernière.
Cette profonde vallée semble dépendre économiquement de
l'exploitation minière et forestière, et les camions chargés à
ras, sont légions, et pressés. C'est au milieu de l'après-midi que
la route se fait meilleure. Nous approchons de notre destination
finale.
Avant une bonne douche, nous nous arrêtons dans une petite
ville du nom de « Pilgrims rest », conservée dans son
état d'origine depuis la ruée vers l'or vers 1890. Cette tranquille
bourgade offre à ses visiteurs un véritable bon dans le passé. Les
devantures des magasins en bois coloré, les enseignes en fer forgé
qui se balancent, les postes à essence avec leurs pompes manuelles
d'origine, tout est d'époque. Nous avons même trouvé une vendeuse
dans une petite épicerie, dont l'état, (pas l'épicerie mais la
vendeuse), pouvait laisser croire qu'elle était déjà là au
temps de la ruée vers l'or. Même si le touriste est ici attendu, le
fait que ce village soit un vrai village habité, conserve à cette
petite ville une certaine authenticité bien agréable.
Quelques
kilomètres plus loin, nous trouvons les superbes petites maisons qui
nous avaient été réservées dans le lodge « Zur Alten
mine ». L'obscurité inonde peu à peu le paysage. Nous allons
rester ici pendant deux nuits.
Ce matin, c'est un ciel
vide de nuage qui surplombe la belle région de Mpumalanga.
Aujourd'hui, nous allons consacrer notre journée à la visite, aux
curiosités naturelles des alentours. Notre hôte nous conseille un
parcours, avant de nous offrir un petit déjeuner complet, avec en
prime dégustation de charcuterie de Koudous, et d'Impalas.
En pleine
forme, nous prenons les direction des chutes d'eau à quelques
kilomètres de la ville. La première a pour nom « Lisbon
Falls », la seconde « Berlin Falls ». Les noms de
villes européennes sont courants. Ainsi, sur la route, des panneaux
indiquaient Belfast, Amsterdam, Newcastle, Aberdeen. Ces deux chutes
sont majestueuses, tout en restant modestes si on doit les comparer
aux grandes chutes beaucoup plus connues. Pourtant, la vue est
saisissante. Elles s'insèrent dans un très beau paysage verdoyant,
et laissent leurs eaux s'infiltrer plus bas dans la vallée,
retrouvant une douce tranquillité.
Nous écartant des grondements de
l'eau, nous suivons le cours de la « blyde river »,
jusqu'au « Bourke's luck Potholes ». Cette curiosité
naturelle est constituée de grands trous successifs, creusés par la
rivière, qui se déverse dans chacun d'eux au fur et à mesure de sa
course. Un petit sentier permet de les approcher, et même de les
enjamber grâce à de petits ponts.
Plus loin, nous suivons, par la
route panoramique, les gorges profondes du « Bourke River
Canyon ». Le deuxième canyon le plus profond d'Afrique, et le
troisième du monde (on ne parle là que de profondeur). Nous
profitons de chaque point de vue, pour une pause photos qui s'impose
d'elle même, tant le lieu est magnifique. Les parois sont
vertigineuses et forment un à pic impressionnant. L'ensemble revêt
une couleur du plus beau vert, offrant une végétation renouvelée
et frémissante. Le regard s'émerveille des contrastes entre les
falaises aux rouges terreux, et les arbres accrochés comme par
miracle, presque suspendus. Nous profitons longuement du spectacle.
Bientôt, une brume épaisse envahit l'horizon, et semble vouloir
voiler la vue.
Nous filons rapidement jusqu'à la « God's windows » (« La fenêtre de Dieu »), où l'on nous
promet une vue unique sur la vallée (une des vues les plus belles du monde selon les guides touristiques). Malheureusement, la brume nous
prend de vitesse, et lorsque nous arrivons, le panorama est bouché,
à notre grande déception. Nous effectuons tout de même la belle
balade de la « foret de la pluie », au sein d'un décor
de jungle tropicale.
En revenant sur nos pas, nous faisons un arrêt
dans la ville de Graspok, pour flâner le long de ses larges avenues
animées, où marchands de rues hèlent le passant.
Notre nuit sera
courte, car demain, nous devons partir dès sept heures du matin,
pour le fameux « Park Kruger », où nous attend, du
moins, nous l'espérons, notre « Big Five ».
Texte : HL
Photos : HLN et FL
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