Paul, notre guide
chauffeur, nous avertit que le matin, il est parfois difficile
d’apercevoir les animaux. Ils profitent de la fraîcheur et se
déplacent vite et longtemps. Nous enfourchons notre monture à gros
pneus, et suivons la piste, qui pourrait nous faire rencontrer les
éléphants aperçus la veille. C'est un charmant et magnifique
couple de girafes qui nous accueille dans la vallée. Elle, plus
petite, gracieuse, picore le haut des arbres. Lui, plus grand et plus
puissant, tourne autour de sa compagne, en un ballet amoureux
évident. Nous les laissons à leurs amours, pour aller plus loin.
Les antilopes croisent notre course, et malgré un jeu de pistes,
autour des herbes couchées, des excréments frais, et d'empreintes
dans la poussières, nous ne parviendrons pas à débusquer les
éléphants. Sur le retour nous surprenons quatre zèbres bien
décidés à ne pas se laisser photographier, et qui disparaissent
bien vite.
Il est maintenant l'heure de rentrer, et vers onze heures
du matin, nous récupérons notre véhicules, pour nous rendre à
Johannesburg, ultime étape de notre voyage.
Ce que nous allons
connaître à l'approche de cette énorme ville, n'aura rien à voir
avec les kilomètres déjà parcourus. Car là, c'est la véritable
jungle que nous pénétrons. Même notre GPS s'affole, et alors que
nous devions arriver dans un « bed et breakfast » situé
à 15 kilomètres, nous voici débarquant en plein centre ville, sous
la voix satisfaite du GPS qui s'exclame « Vous êtes arrivés à
destination ». En fait de destination, nous sommes isolés au
milieu d'une cohue de véhicules en tout genre. Ça déboule à
droite à gauche, ça klaxonne devant, derrière. Étonnement, tout
le monde passe aux feux rouges. C'est l'anarchie la plus totale, avec
des passants qui croisent la route, des bus qui déversent leurs
occupants en plein milieu des voix. Indescriptible. Autour de nous,
le décor est dantesque. Les poubelles débordent, des gens allongés
à même le sol, des immeubles en ruine en plein centre ville. Nous
nous arrêtons, profitant d'une place libre, pour étudier une
solution. Une jeune femme chargée des tickets de stationnement
s'avance vers nous pour encaisser. Nous nous pensons sauvés, mais
alors que nous lui expliquons notre situation de touristes Français
perdus en plein Johannesburg, elle nous offre un beau sourire, et
disparaît avec empressement dans la cohue. Il nous faut pourtant
vite nous sortir de là, malgré notre GPS qui nous répète
inlassablement : « Vous êtes arrivés à destination ».
Il nous faudra deux heures, trois demi-tours sur l'autoroute, et pas
mal d'émotions de conduite pour, enfin, trouver le calme (fortement
sécurisé), de notre chambre d'hôte. Le portail sous surveillance
caméra se referme derrière nous, et c'est complètement épuisés
que nous nous affalons dans de confortables fauteuils, tout heureux
d'être parvenus à destination.
Texte : HL
Photos : HLN et FL
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