L'île d'Oléron
De retour au fourgon, nous prenons la route de l'île
d'Oléron. Comme sa voisine Ré, Oléron est reliée au continent par un
pont de plus de trois kilomètres. A la chute du pont, nous faisons halte
à Saint Trojean les bains. Une station balnéaire qui abrite sur son
front de mer, un alignement de petites maisons style année cinquante,
aux noms bien évocateur : Beau rivage, villa Monplaisir.... La promenade
de bord de mer est agréable et étonnement longue. A cette époque, s'y
croisent les habitants tout heureux de réinvestir les lieux, après le
passage du typhon touriste.
On s'y promène entre amies, se tenant le
bras, commentant les derniers potins, ou suivant les pas pressés de
minuscules petits chiens, ou on profite du soleil de septembre, avachis
sur les bancs de bois, le regard porté vers l'horizon, ou suivant les
lignes du dernier roman à la mode.
Avant de pousser plus loin sur
l'île, nous faisons quelques provisions, et prenons la route. Nous
arrivons à La Cotinière, charmant port, encore très animé en ce début de
soirée. Pas facile de trouver un place de stationnement, et les
terrasses des restaurants sont bondées. Une envie d'huitres, nous pousse
devant un étal bien garnis. Une douzaine d'huitres ouvertes, le petit
citron et le rince doigt. L'étal juste en face, tenu par un sympathique
barbu à tricorne, propose un petit banc charentais, qui viendra
agrémenter nos huitres. C'est sur un banc ensoleillé, face à l'océan,
sous les regards menaçants d'une meute d'oiseaux à bec jaune, que nous
dégustons nos délicieux coquillages.
La cloche de l'église annonce
les huit heures du soir, nous partons à la recherche d'un lieu pour
poser le camp. Nous le trouvons quelques kilomètres plus loin, sur la
route du phare de Chassiron, à deux pas de la plage.
Une chaleur
soutenue envahit le fourgon. Il est déjà dix heures trente, nous avons
dormi bien profondément. Nous faisons un petit tour sur la plage
voisine, pour nous apercevoir que l'océan s'est retiré bien loin,
laissant toute liberté aux pêcheurs à pied, qui remplissent leurs sacs
de moules, palourdes, huitres et crabes. Le phare de Chassiron est à
quelques kilomètres, et sera notre première étape de la matinée.
L'édifice est majestueux, avec ses trois bandes noires (qui permettent
de ne pas le confondre avec le phare des baleines. Les deux phares
étaient blancs). Une agréable visite commentée du phare, permet de
comprendre non seulement la vie dans ce bâtiment, mais également, la
dure vie tout autour, celle des villageois, avec leurs traditions de
pêche à pied, à l'écluse ou au filet. Il se définissaient comme des
pêchers de la terre, et ds paysans de la mer. Belle et poétique
définition Puis, nous gravissons les deux cent vingt quatre marches pour
parvenir à la passerelle circulaire. De là, et avec le temps clair
d'aujourd'hui, nous avons une vue à 360 degré, sur La Rochelle ou Fort
Boyard. D'ailleurs, grâce à la visite du phare, nous savons désormais ce
qu'est un boyard. A partir du phare, nous empruntons la route des
huitres, traversons de jolis petits villages aux maisons blanches et
basses, pour enfin, parvenir à Château d'Oléron. Ici encore, Vauban a
lassé son empreinte, avec la puissante forteresse qui garde l'entrée du
port. Un peu décrépite et à l'entretien sommaire, cette construction n'a
très peu d'intérêt, si ce n'est sa magnifique vue sur le pont de l'île.
En contre bas des dizaines de cabanes de pêcheurs ont été réhabilité,
peintes de couleurs criardes, et décorées souvent avec humour et bon
goût. Elles sont toutes occupées par des artistes et créateurs, et, bien
entendu, par des petits restaurants ou bar à tapas, proposant huitres,
moules et autres produits de l'océan. Il est presque dix neuf heures,
nous entrons au "sans souci", petit restaurant de dégustations, au décor
insolite, et à la terrasse surplombant le chenal. Une douzaine
d'huitres d'Oléron, servie dans de petites barques en bois, accompagnée
d'un verre de vin blanc charentais, constituent ce dernier apéritif pris
sur l’île.
Une heure plus tard, nous voici sur le pont, direction Royan.
La soirée s'avance, et le soleil s'éclipse de l'horizon. Nous arrivons à l'entrée du petit village de La Palmyre. Une aire sous les pins nous attend pour la nuit, avec les services pour pouvoir recharger nos batteries électriques, et vider ce qu'il y a à vider. Le sommeil arrive très vite.
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