Les huitres de Port Blanc
Il est déjà midi. Nous laissons derrière nous la belle ville de Vannes, où le marché devait se tenir ce matin. Devait, car cette nuit, il a plus vraiment très fort, et ce matin, c'est un crachin soutenu qui s'invite pour compagnon de route.
La destination du jour est Port-Blanc, petit port qui sert d'embarcadère pour l’île aux moines, et qui ne se trouve qu'à quelques kilomètres de Vannes. Avant, nous allons nous arrêter dans quelques villages, et pour première étape, le village d'Arradon. Comme la plupart des villages bretons que nous avons visités, Arradon s’arrondit autour d'une belle et imposante église. Les ruelles, pavées et commerçantes, ondulent jusqu'à l'océan. La marée faisant, les plages et les petits ports sont à sec. Les bateaux et autres barques sont couchées sur le côté, attendant la montée des eaux pour se réveiller. Un long sentier côtier permet de visualiser les nuances marines encouragées par les poussées de vent, qui laissent çà et là, le soleil déchirer les nuages. Au pied de l'église, nous avions abandonné notre fourgon, et enfourché les vélos. Nous avons pu, ainsi, aller de pointe en pointe, et apprécier au mieux les divers points de vue sur les entrées portuaires. Ainsi, pédales faisant, nous longeons les berges, empruntons des ruelles biscornues, et finissons même pas nous perdre. Mais un "cuistot" fort sympathique nous remet rapidement sur la bonne route.
Après Arradon, nous faisons halte à Baden, petit village endormi, dont nous faisons rapidement le tour. Plus loin, nous nous arrêtons à Larmor Baden. Là, la visite, nous prendra deux bonnes heures, puisque, en fait de visite, c'est presque une petite randonnée que nous affectuons. Partis du centre ville, nous nous dirigeons vers le port, pour emprunter le sentier côtier, qui nous laisse découvrir les cultures ostréicoles. Larmor Baden est connu pour ses excellentes huitres. Plus loin, un passage à gué, permet d’accéder à l'île Berder. Avant de traverser, il faut bien lire les recommandations écrites sur un panneau de bois, précisant que les visiteurs passant le gué à sec, doivent s'enquérir des heures de marées, afin d'éviter de rester bloquer sur l'île. Ce soir, la marée sera là à 19h02, nous avons le temps.
L'île est magnifique, un écrin de verdure entouré par l'océan, boisé d'énormes arbres centenaires. En son centre un manoir, qui fût autrefois la propriété de la comtesse d'Uzes. On ne peut s'approcher de la bâtisse. Le tour de l'île prend une heure, et offre de magnifiques panoramas sur les îles environnantes, et les champs de culture d'huitres.
A présent, le ciel est tout à fait dégagé, les petits bateaux flottant dans la crique, affichent leurs couleurs, et s'offrent au miroir de l'eau calme. Nous retrouvons le fourgon, il est dix huit heures passées.
Nous descendons vers Port-Blanc, pour y passer la nuit, en vue d’embarquer demain vers l’île aux moines.
Après
avoir un peu tourné pour trouver un emplacement
pour la nuit, nous nous arrêtons en bord de route face à une petite
crique, et
une exploitation ostréicole fermée. Des bruits de caisses déplacées
viennent
pourtant à nos oreilles. Nous descendons jusqu'au hangar. Là, nous
rencontrons
le producteur tout affairé à sa récolte du jour, et auquel nous
commandons une
douzaine d'huitres. Quelques minutes plus tard, les huitres sont
prêtes.
Gentiment, le producteur en rajoute deux, et nous offre même le couteau
pour
les ouvrir. (Au matin nous lui offrirons une boite de pâté au Roquefort
de
Saint Jean du Bruel, pour le remercier comme il se doit). Nous dégustons
les
huitres avec plaisir et délectation. Le ciel est maintenant entièrement
dégagé.
Un croissant de lune éclaire la petite crique. Demain, nous devons
prendre le bateau pour le trajet de trois minutes menant à l'île aux
moines. Espérons que
le temps sera bon.
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