Notre troisième journée
se déroule autour du personnage le plus emblématique de Vienne, et
de l'Autriche : Le Danube. Deuxième plus long fleuve d’Europe après la Volga, le Danube traverse les principales capitales
d'Europe centrale, avant de se jeter dans la mer noire. Son influence
sur Vienne est indéniable, et sa présence se fait lourdement
ressentir. Hier encore, il était craint de la population pour ses
violents caprices qui inondaient les rues. Aujourd'hui, il semble
dompté, suite à de gigantesques travaux de détournements, mais
peut-on dompter définitivement la nature ?
Avant de parvenir au
Danube, nous faisons un détour par la rivière Vienne. Des deux
côtés de ses rives, l'architecte Otto Wagner, a fait édifier de
riches et imposants bâtiments. On se promène les yeux levés, en
admiration devant ces hautes façades qui se disputent leur
domination sur le quartier. Dorures, sculptures, fresques… à
l'époque, rien n'était trop beau, pour attirer les regards, et
faire la démonstration de son aisance sociale.
Au bas de ces luxueux
immeubles, se sont installées toute sorte de boutiques, offrant au
quartier une joyeuse animation commerçante. On peut notamment
s'arrêter au « café Savoy », un, parmi les fameux café
Viennois.
Tout près de la rive, nous remontons le pittoresque
marché « Naschmarkt ». Là, après les friperies et
petits objets divers « made in china », nous traversons
des étals colorés et parfumés, et entamons un rapide voyage entre
Orient, Asie, Maghreb, et produits du terroir bien germaniques. On
serait tenter de tout goûter tant les préparations sont
alléchantes.
Il n'est pourtant que 11 heures. Les senteurs sont
telles que nous nous laissons tenter par un cocktail coloré
d'énormes olives, rouges, noires, vertes, et brunes. Une petite
table nous tend les bras, bientôt encombrée par notre sac d'olives,
et deux verres de « spritzer apérol ».
Nous restons là
de longues minutes, à laisser le temps s'écouler, à regarder les
gens passer, à profiter de l'instant. Bref, nous passons un agréable
moment à ne rien faire. Tout simplement.
Mais bientôt, nous
devons nous remettre en route, car le bateau nous attend, pour une
petite et courte balade sur un bras du Danube. Après une bonne
marche, nous arrivons à l’embarcadère. La promenade n'est pas
exceptionnelle, mais elle offre un moment de détente, au calme.
L'unique attraction du parcours est la vue sur l'usine d'incinération
des déchets de Spittelau, avec sa boule dorée, et ses couleurs
étonnantes. Lorsque l'on sait que cette usine est l’œuvre de
l'architecte Hundertwasser, on ne s'étonne pas de sa conception.
(Nous étions hier devant le bâtiment délirant qu'il a également
créé).
Mais aussi, sur le parcours...
De retour sur terre, nous
prenons la route pour le Prater, en longeant les berges du Danube,
envahies, sous le chaud soleil de l'après-midi, par les joggers, les
cyclistes, les promeneurs, les amoureux, les lecteurs, les
peintres...Tout un cheminement ponctué, de cafés, d'aires de jeux
et de détentes, où les Viennois oisifs aiment à venir se poser, et
qui permet de suivre le cour du fleuve, à l'écart des voitures.
Quelques minutes plus
tard, guidés de loin par la grande roue, nous voici arrivés devant
la porte d'entrée du fameux « Prater ». Au départ, il
s'agissait d'un parc naturel, réserve de chasse de l'empereur. En
1766, Joseph II décide de l'ouvrir au public. Il deviendra très
vite un parc d’attractions qui, par la suite, ne cessera de
s'agrandir, jusqu'à aujourd'hui, où l'on retrouve les derniers
manèges à la mode. Pourtant, la toute première des attractions
demeure : « la « Riesenrad » (grand roue). A
l'origine, construite pour l'exposition universelle de 1896, elle
était destinée à être démontée. Mais, le démontage s'avéra
d'un coût trop élevé, et depuis, elle est là. Elle est sans
conteste, la vedette du parc, et est devenue un des emblèmes de la
ville. Nous ne pouvions passer à côté d'un tour de roue, qui nous
élève à 75 mètres de haut, et nous offre un époustouflant
panorama à 360° sur la capitale Autrichienne.
A nouveau les pieds sur
terre, nous empruntons la Praterstrasse pour regagner le centre ville
(Zentrum). En prenant un petit café, nous réalisons que nous nous
trouvons juste à côté de la maison du compositeur Johan Strauss.
Nous poussons la lourde porte d'un hôtel particulier où Strauss et
son épouse, aménagèrent, et où fut composé le fameux « An
der schönen blauen donau » (Le beau danube bleu). La visite de
l'appartement reconstitué est très agréable, avec photographies
privées, documentS, et bien entendu, en conclusion, casques audio
sur la tête, l'écoute de l'incontournable « beau Danube
bleu ». Il faut écouter cette composition dans son
intégralité, car nous n'en connaissons qu'une partie tronquée. En
plus, faire cette écoute à Vienne, dans l'appartement de Strauss,
difficile de faire mieux. Il est 18h, nous sommes les derniers
visiteurs du jour. A peine sur le trottoir, les premières gouttes de
l'orage, nous obligent à presser le pas vers notre appartement.
L'orage gagnera la course à 500 mètres de l'arrivée, et c'est
trempés que nous pousserons la porte de la chambre.
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