Jour 02 - Baroque et Moderne
Il est presque 23 heures. Nous
regagnons notre petit appartement airbnb, rue Liechtenstein,
idéalement placé juste à la limite du centre historique de Vienne.
Nous venons d'assister à un concert de musique baroque, au palais
Schönbron. Mozart, Vivaldi, Puccini, Massenet et Johan Strauss
étaient au programme. Nous avons passé deux heures bien agréables,
dans un petit palais qui a dû connaître de très belles soirées à
la fin du 19ème. Et comme l'on sans doute désormais, le final du
concert a été « la marche de Radetsky », reprise par
les applaudissements de l'assistance.
Bien avant cela, notre
journée avait commencé par la visite du « Belvédère ».
Un château conçu en deux parties distinctes : le Belvédère
supérieur, et le Belvédère inférieur. Les deux étant séparés,
par un long jardin en terrasses dit « à la Française », entrecoupé
de très belles fontaines. L'histoire de ce château est liée à
l'histoire de France. Le roi Louis XIV, ayant refusé la charge
militaire à Eugène de Savoie, ce dernier, à l'âge de 20 ans,
quitta le France, pour s'installer à Vienne. Là, il intégra
l'armée Autrichienne où il se bâtit une belle et influente
carrière. Pour se venger de l'affront infligé par le roi soleil,
Eugène de Savoie fit ériger le château du Belvédère, copiant les
plans de Versailles, jusqu'aux jardins. On ne sait si cela fît
ombrage à Louis XIV, toujours est-il, que le Belvédère, même s'il
s'agit d'un très bel ouvrage, ne peut en rien être comparé à
Versailles, à côté duquel il fait figure de gentille demeure.
Belvédère supérieur |
Belvédère supérieur |
Le Belvédère supérieur,
se visite sur trois niveaux. Les pièces magnifiquement décorées et
ornées, se succèdent, et offrent aux visiteurs diverses expositions
de peintures impressionnistes, ou contemporaines. Au premier étage,
les regards sont happés par « le baiser » de Gustav
Klimt, œuvre de 1902, création emblématique du peintre.
D'autres
tableaux de l'artiste Autrichien peuvent être admirés, notamment
son œuvre de jeunesse : « Judith ».
Suivent :
Manet, Monet, Van Gogh, Renoir, … et des sculptures de Rodin, pour
ne citer qu'eux.
La visite se poursuit par la traversée du jardin,
tout en descente légère, agrémentée de deux fontaines
monumentales, qui nous accompagnent jusqu'au Belvédère inférieur.
Le soleil se fait encore plus chaud en ce début d'après-midi.
Belvédère supérieur |
Belvédère inférieur |
Une
petite halte à la guinguette du jardin, nous offre quelques minutes
de repos autour d'un « spritz apérol » bien frais.
Ces quelques heures
passées au Belvédère nous ont plongé dans l’atmosphère Baroque
du 19ème siècle, à la cour d'Autriche.
Le grand portail du
château s'ouvre directement sur un grand boulevard, où le 21ème
siècle nous rattrape bien vite. Nous laissons derrière nous calme
et sérénité, pour retrouver encombrements et bruits. C'est peut
être ce soudain changement qui nous fait quelque peu hésiter à
trouver notre route, et ainsi perdre pas mal de temps.
Nous finissons pas
retrouver le bus « hop on/hop off », qui nous dépose
dans l'étonnant quartier « hundertwasserhaus ». Il ne
s'agit, en fait, que d'un unique immeuble, édifié par l'architecte
Viennois Hundertwasser. Autodidacte, peintre, militant écologiste,
il refusait de soumettre son travail, à la tyrannie de la ligne
droite et de la symétrie. C'est en 1980, à la demande de la ville,
qu'il fît construire ce bâtiment coloré, voire bariolé, et qui,
extérieurement, semble soumis à une incessante houle. Autour, le
quartier s'est vite transformé, et bons nombres de boutiques d'arts
et de souvenirs attendent les visiteurs, dans une ambiance joyeuse et
délirante. L'immeuble est devenu le 4ème centre d'intérêt
touristique de la ville, au grand désarroi de ses habitant.
Pour nous, après la
visite du Belvédère, ce bâtiment nous offre l'occasion d'accomplir
le grand écart parfait dans le monde de l'architecture.
Le concert du soir fera à
nouveau office de machine à remonter le temps, pour nous plonger
dans cette époque baroque et romantique, où la musique était
incontournable.
Et tout naturellement, c'est sur le rythme militaire
de la « marche de radetsky » que s'achève cette belle
seconde journée viennoise.
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