Les premiers rayons de soleil
rougissent l'horizon. Un ciel bleu, débarrassé de tout nuage,
annonce une journée chaude et agréable. Dès huit heures du matin,
notre petit convoi s'ébranle, pour prendre la direction de la vallée
du Drâa.
Nous sortons d'un Ouarzazate encore endormi, pour nous
retrouver très vite dans les premiers lacets de l'anti Atlas,
passage permettant l'accès sur la vallée. La route monte
rapidement, ouvrant devant nous des paysages à couper le souffle. La
végétation se raréfie, seuls, quelques petits et clairsemés
acacias, parviennent à se faire une place au beau milieu des chaos
de rochers. Parvenus au col, nous admirons le panorama surplombant
des profondes gorges asséchées. De jeunes vendeurs de dattes en
profitent pour nous proposer des fruits de leur récolte. La route
descend en paliers assez abrupts, et nous finissons par atteindre la
vallée, une palmeraie allongée à l'infini sur plus de deux cent
kilomètres. Autour de nous, des milliers de palmiers croulent sous
le poids des dattes. Parfois, le régime est protégé par des sacs
de couleurs rouge ou jaune. Certainement pour écarter les insectes
gourmands de sucre. Sur les bords de route, la population s'active,
achats au marché ou aux boutiques, visite chez le voisin, prière à
la mosquée, le va et vient semble avoir repris dans les villages,
après les deux journées de fête qui ont paralysé la région, et
avec elle tout le pays. Autour des palmiers, des multitudes de petits
jardins, serrés près des ruisseaux, ajoutent mille touches de vert
à la palette de couleurs, déjà bien fournie, de la riche vallée.
Les villages succèdent aux villages, avec toujours la même activité
dans les rues principales. Nous finissons par arriver à Agdz, puis
traversons la grande ville de Zagora, dernière cité avant le
désert. Au bout d'une interminable ligne droite après Zagora, les
premières dunes de sables apparaissent, et nous en profitons pour
prendre un contact direct avec ce sable rouge et fin. Notre
progression dans les dunes est facilitée par les fortes pluies
d'hier qui ont durcit le sable. Trois heures de route ont été
nécessaires pour parvenir jusqu'ici. Nous ne pouvons donc nous
attarder trop longtemps car, déjà, il faut nous en retourner.
Sur le chemin du retour,
nous nous arrêtons pour déguster un repas gargantuesque dans une auberge
fort accueillante. A l'ombre des palmiers, une impressionnante
succession de mets les plus divers nous est servie. Salade verte,
carottes, aubergines, courgettes, salade d'olives vertes au persil,
brochettes de poulets aux épices, et même des frites maison. Les
fruits de la palmeraie, dattes, oranges à la cannelle et coings au sucre, complètent
ce déjeuner, qui précède les quelques minutes d'une sieste bien
méritée. A la tombée de la nuit, nous parvenons, fourbus, à notre
maison d'hôte, où nous attends le couscous royal !
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